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Grand Angle

Terrorisme : Les pays européens ont marginalisé les jeunes MRE, constate le patron du BCIJ

Les jeunes marocains issus de la migration sont marginalisés en Europe. Le constat n’émane pas d’un sociologue ou d’un acteur politique mais porte la signature d’Abdelhak El Khiyam, le patron du Bureau central des investigations judiciaires.

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Abdelhak El Khiyam, patron du Bureau central des investigations judiciaires / DR
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Sur les traces du ministre de l’Intérieur marocain, c'est au tour du chef du BCIJ d'exhorter les pays européens à accorder une attention particulière aux enfants des familles marocaines en Europe. «Les pays d’accueil ont marginalisé ces jeunes (issus de la migration) et échoué à les intégrer», constate Abdelhak El Khiyam dans une interview parue lundi dans le quotidien Al Alhdath Al Maghribia.

Le patron du Bureau central des investigations judiciaires a évoqué également une «marginalisation sur le plan religieux». Et de constater que l’approche sécuritaire à elle seule ne suffit pas pour faire face au terrorisme.

Il en profite pour louer l’expérience marocaine dans la lutte contre la radicalisation lancée au lendemain des attentats du 16 mai 2003. Celle-ci se décline en trois axes : religieux, sécuritaire et social.

La coordination religieuse sera mise sur les rails

Une stratégie qui a donc montré ses preuves au royaume selon lui, mais pas de l’autre côté de la Méditerranée, où les résultats ne sont pas à la hauteur des efforts consentis par les Etats.

Pour étayer sa vision, El Khiyam a cité l’exemple de l’Espagne. Tout en saluant la «haute compétence» de ses services de renseignements, il a constaté que les autorités de Madrid n’ont pas accompagné «l’évolution religieuse de la communauté musulmane. Une communauté qui a ses propres traditions et rites qu’il faut suivre et ce par la réalisation de mosquées dédiées à l’exercice de la pratique religieuses».

C’est ce qui fait que le modèle marocain prônant un islam sunnite malékite modéré inspire de nombreux pays ayant sollicité l’aide du royaume pour la formation de leurs imams, rappelle El Khiyam. Le patron du BCIJ a souligné que le gouvernement espagnol aurait dû suivre l’exemple de ces Etats. Mais apparemment les attentats de Catalogne auraient persuadé Madrid de changer sa ligne.

La coordination religieuse sera au cœur d'«une série de prochaines réunions» entre les deux parties, a-t-il annoncé. Une coordination qui doit aller de pair avec la coopération sécuritaire. C’est l’objectif que les Marocains et Espagnols se sont fixés.

Reste à savoir si les milieux opposés au Maroc au sein du CNI, la Guardia Civil et l’armée accepteront de laisser Rabat étendre son influence sur les musulmans d’Espagne... 

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