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Grand Angle

Mariage mixte : Ce qu'en pensent les Marocain(e)s de l'étranger

L'été, la saison des rencontres et des mariages. Certain(e)s Marocain(e)s ont rencontré leur conjoint au Maroc. D'autres se marient dans le pays de résidence avec une personne de nationalité autre que marocaine. Justement, que pensent les familles MRE de ce type de mariage qui est de plus en plus fréquent ? Témoignages.

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Photo d'illustration / DR
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Se marier avec une personne de nationalité, de culture, ou de religion différente ? de plus en plus de Marocain(e)s résidant à l'étranger ont sauté le pas. Une transformation sociale qui passe mal chez une partie des familles MRE, encore souvent attachées au mariage endogame.

De nombreux témoignages recueillis auprès de familles MRE fraîchement arrivées au Maroc, le mariage mixte est à terme voué à l’échec. Et ce, principalement en ce qui concerne le risque de perte d’identité des enfants issus de ce type de mariage, avancent certains.

Certains se basent sur l’expérience qu’ils ont connu personnellement pour argumenter leur position : «Je ne me marierai jamais avec une européenne, qu’elle soit française ou autre», affirme un jeune Marocain résidant en France ayant requis l'anonymat. «J’ai vu ce qu’a vécu mon frère aîné à cause de son mariage mixte. Je ne veux pas faire pareil», témoigne le jeune Tangérois.

Pour d’autres jeunes, ils ne se posent pas encore la question puisqu'ils ne sont pas dans la perspective de fonder une famille au vu de leur âge et préfèrent assurer leur avenir professionnel avant. «Je ne pense pas au mariage por le moment, j’ai des études à faire et si l’idée me vient un jour, ce ne sera pas avec un étranger», indique Lina, 23 ans, originaire de Rabat et résidant en France également.

La question du mariage mixte polarise

Une bonne partie des hommes MRE interviewés sont contre le fait que les femmes marocaines se marient avec des étrangers, en particuliers des non-musulmans. «Je suis contre le mariage mixte parce que, généralement, ce sont les enfants qui payent le prix, au cas où la relation ne marche pas», indique Houari, 69 ans, résidant à la rochelle.

Pour d’autres, notamment un Marocain résidant en Belgique de 25 ans, «Certes les femmes comme les hommes sont libres de choisir. Mais, à mon sens, le mariage mixte désavantage à plusieurs égards la femme marocaine.»

Pour ce qui est de femmes MRE interviewées au Port Tanger Med, la question de l’avantage ou du désavantage ne se pose pas, lorsqu’il s’agit d’un mariage avec un étranger. «Je suis marié à un Espagnol, on a eu deux filles. Elles sont aussi Marocaines qu’Espagnoles. Ce qui nous importe le plus, c’est les éduquer sur la base de nos valeurs communes», explique une maman de deux filles, Tangéroise d’origine et résidant à Barcelone.

Certains interviewés, particulièrement les femmes, pointent du doigt la discrimination qui empêche parfois les relations d’aboutir en raison de la différence des croyances ou de la nationalité. En plus des freins familiaux, il ne faut pas oublier les contraintes administratives susceptibles de ralentir voir empêcher l'union maritale. Ce qui est censé être une étape de la vie riche en joie peut très vite tourner au cauchemar.