Une fois n’est pas coutume, le Maroc n’a pas encore réagi officiellement aux deux attentats terroristes qui ont frappé Barcelone et la station balnéaire de Cambrils, en Catalogne. Le royaume est pourtant connu pour sa promptitude à condamner de tels actes commis par les extrémistes de Daesh ou ceux d’AQMI (Al-Qaïda au Maghreb islamique) en Europe et en Afrique.
Vingt-quatre heures après ces deux opérations, le ministère des Affaires étrangères n’a toujours pas communiqué sa position. Il en est de même pour le cabinet royal qui n’a pas annoncé, pour l’instant, de message de condoléances du souverain au roi d’Espagne, Felipe VI. La présidence du gouvernement ne fait pas non plus exception.
Y a-t-il anguille sous roche ?
Un silence qui tranche complètement avec les vives réactions d’institutions après les attaques du 7 janvier 2015 perpétrées au siège de l'hebdomadaire satirique Charlie Hebdo, ou celles commises dans la soirée du vendredi 13 novembre 2015 dans plusieurs endroits de Paris.
Dans le premier cas, des messages de condoléances du roi Mohammed VI et du chef du gouvernement avaient été adressés respectivement à l’ancien président François Hollande et à son Premier ministre Manuel Valls. Dans le second cas, la réprobation avait été claire et sans concession, avec en prime la publication d’une Fatwa du Conseil supérieur des oulémas sur les conditions du jihad.
Dans le cas des attentats en Catalogne, toutes ces expressions de solidarité, de sympathie et de condamnation tardent encore à être exprimées officiellement. Un retard qui n’est pas sans susciter des interrogations sur les raisons de ce silence, d’autant que les congés des responsables marocains ne pourraient l’expliquer. La zone de turbulence que traversent les relations maroco-espagnoles en est-elle la cause ?
Même si le royaume publiait un communiqué dans les prochaines heures sur les deux attentats en Catalogne, les interrogations portant sur le retard de la réaction de Rabat persisteraient.
Pour rappel, au cours des trois dernières années, le Maroc et l’Espagne ont renforcé leur coopération antiterroriste au point que les services de sécurité des deux pays ont coordonné des opérations de démantèlement de cellules djihadistes.