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Grand Angle

Les MRE et le retour au Maroc, une addiction ?

La première génération se posait souvent la question du retour au Maroc en prévision des prochaines vacances estivales. Ira ? n'ira pas ? et finalement au moins de juin l'appel du pays prend le dessus. Qu'en est-il aujourd'hui, notamment pour les nouvelles générations ? Témoignages.

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Les générations passent et les habitudes évoluent. Si l'usage voulait que les Marocains résidant à l'étranger (MRE) revenait au mieux une fois par an durant l'été de préférence, de profonds changements dans la fréquence et parfois même au niveau des motivations des retours ont eu lieu. Les raisons peuvent différer d’un cas à l’autre : perte d’un proche, veiller sur une affaire ou même juste pour le plaisir de visiter le pays.

Ainsi, certains ont pris l’habitude de rentrer depuis leur plus jeune âge, grâce aux habitudes des parents. «J’ai appris à revenir depuis mon petit jeune âge chez la famille à Taroudant grâce à ma mère», fait savoir Khadija, enseignante en langue française à Paris. Mieux encore, «je reviens souvent au Maroc. Cette année, je suis revenue 6 fois parce qu’on a fondé un club de Boxe à Marrakech, qu’il faut suivre», ajoute-elle. Une fréquence qui augmente donc progressivement telle une addiction et qui pourrait peut-être aboutir un jour à une installation au pays.

«J’aimerai revenir au Maroc définitivement pour exercer mon métier et surtout pour profiter des spots de Surf, pendant toute l’année.»

Les MRE ne rentrent pas uniquement pour festoyer. Des événements douloureux arrivent et font que la fréquence du retour soit par la force des choses plus importante. «Je rentre au Maroc régulièrement. En 2017, je suis revenu 5  fois, en raison de la maladie de ma mère. Mais plus globalement la fréquence de mon retour au Maroc est régulière. Je n’ai aucune raison particulière pour ne pas la maintenir», nous explique, M’hammed, 50 ans, résidant de Paris.

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Mais il y aussi ceux qui, de temps en temps, s'accordent une petite pause dans le retour régulier au pays. C'est notamment le cas des jeunes qui préfèrent casser le rythme du retour au Maroc en visistant d'autres pays. «Rentrer au Maroc, j’y pense toute l’année. Mais parfois, ça m’arrive de changer de plan pour visiter un autre pays dans le monde»,  dit Hassan, résidant à Clichy, et que nous avons rencontré au port Tanger Med.

Quand les moyens manquent pour jouer au globe-trotteur, on préfère tout simplement rester chez soi et faire des économies. «La fréquence de mon retour au Maroc dépend des moyens dont je dispose. Je ne peux pas revenir alors que je n’ai rien à dépenser. Je ne suis pas rentré depuis 2014, et c’est dû au problème du chômage qu’on a vécu en Espagne», explique une maman vivant à Barcelone et originaire de Sidi Kacem. «Mes fils ne sont pas revenus au Maroc, ça fait plus de 10 ans. Ils préfèrent rester en Espagne, sans vraiment donner d’explication».

Vous l'aurez compris, au fil des changements sociologiques de la communauté marocaine à l'étranger et de la modification des usages permis par l'intensification des moyens de transports, les habitudes de retour au Maroc sont devenus plus diverses. Mais finalement, ils sont chaque année plus nombreux à visiter le pays.