Le Polisario pointe l’«incapacité» de la Minurso et dénonce l’appui français au Maroc

La Minurso est de nouveau dans le viseur du Polisario. M’Hamed Khadad, coordinateur avec la mission onusienne, a pointé du doigt l’«incapacité» de cette dernière à assumer pleinement ses fonctions. «Les violations des droits de l’homme au Sahara occidental et l’exploitation de ses ressources naturelles se font au vu et au su de la Minurso sans que celle-ci ne réagisse.»

Khadad, qui participait à une conférence aux Iles Canaries, a par ailleurs accusé la France d’entraver l’élaboration d’une solution au différend territorial au Conseil de sécurité. Il a également dénoncé «l’appui inconditionnel de la France au régime marocain». Un soutien qui a permis au royaume de «jouir, contrairement aux autres Etats, d’une ‘adhésion permanente’ au Conseil de sécurité grâce à la protection française», a-t-il souligné.

Un an après l’éclatement de l’affaire Guerguerate

Le coordinateur avec la Minurso a profité de cette conférence pour aborder le verdict de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) du 21 décembre 2016, ayant exclu le Sahara occidental des accords commerciaux conclus ou qui le seront prochainement avec le Maroc. Une sentence dont il fait désormais le cheval de bataille du Polisario, notamment en Europe. De même, Khadad n’a pas manqué l’occasion d’exprimer son rejet de la décision du gouvernement marocain d’intégrer le Sahara dans ses eaux territoriales.

L’intervention de M’Hamed Khadad aux Iles Canaries n’est que le dernier épisode d’une série d’actions entreprises par le Polisario sur l’ensemble du territoire espagnol. En témoigne les précédentes participations du «Premier ministre» Abdelkader Taleb Oumar, en juin lors d’une réunion à Madrid, et du représentant du Front aux Nations unies, Ahmed Boukhari, à une autre en juillet aux Iles Canaries. Des manifestations animées et organisées par les relais partisans et associatifs du mouvement séparatiste du voisin du nord.

La conférence de Khadad intervient alors que deux semaines seulement nous séparent de la commémoration du premier anniversaire de l’éclatement de la crise de Guerguerate. Une affaire dans laquelle le Polisario a laissé beaucoup de plumes, aussi bien en Afrique qu’aux Nations unies.