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Grand Angle

L’UE ne désespère pas de voir le Maroc et l’Algérie l’aider à se débarrasser des migrants

L’Union européenne cherche une solution au problème de l’immigration. Elle espère que le Maroc et l’Algérie l’aideront à s'en dépêtrer.

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Des migrants face aux policiers italiens en septembre en 2015. / Ph. CITIZENSIDE - ROLAND MACRI
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L’immigration illégale divise l’Union européenne. L’Italie hausse le ton contre la passivité de ses partenaires, qui refusent de partager avec Rome la facture politique et sociale de l’arrivée de milliers de migrants sur les côtes italiennes.

Une crise qui a contraint la Commission européenne à prospecter d’autres pistes. C'est dans ce contexte que le commissaire de l’UE chargé de la Politique de Voisinage, Johannes Hahn, avance non sans prudence la possibilité d’inclure également dans les accords qui seront conclus avec le Maroc et l’Algérie, la réadmission de ressortissants de pays africains.

Dans des déclarations à la presse, Johannes Hahn n’a pas fermé la porte à une telle option, se demandant même s’il serait opportun d’introduire «une modification dans les conditions du retour». Hahn, visiblement très sûr de lui, a affirmé que les termes des accords signés à ce propos avec Rabat et Alger ne concernent pas uniquement les ressortissants de ces deux pays, mais également «les ressortissants de pays tierces», rapporte l’agence Europa Press.

L’Autrichien a ensuite nuancé sa lecture, reconnaissant que le rapatriement de Marocains et d’Algériens vers leur pays d’origine «sera facile», alors que pour les autres nationalités, la mission de l’UE s’annonce difficile.

La conjoncture politique et économique profite à Bruxelles

Les deux pays maghrébins rejettent, pour l’instant, les appels émanant de l’Union européenne d’accepter le rapatriement de migrants subsahariens ayant transité par leurs territoires en direction de l’Europe.

Mi-juillet, le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, a en effet exclu l’installation de centres d’accueil pour les migrants expulsés de l’Union européenne. De son côté, l’Algérie refuse d’accueillir ses propres citoyens, arguant qu’ils ne sont pas Algériens.

Cependant, les conjonctures politique et économique que traversent le Maroc et l’Algérie pourraient bénéficier à l’UE. Les propos de Johannes Hahn sur l’éventualité d’une modification aux termes des négociations laissent entendre que le sujet aurait été abordé avec les deux pays maghrébins. D’ailleurs, le responsable autrichien s’est rendu à Alger les 19, 20 et 21 juillet.

Rabat pourrait lâcher du lest sur cette question, en échange de l’inclusion des produits du Sahara occidental dans le prochain accord de libre-échange avec l’UE. Quant à l’Algérie, le pays a grandement besoin de l’appui de Bruxelles aux changements qui sont en train d’être opérés au plus haut sommet de l’Etat, en prévision de l’élection présidentielle de 2019.

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