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Grand Angle

Le groupe Pharma 5 lance le premier générique 100% marocain contre l’hépatite B

Le lancement, en décembre 2015, du SSB 400 pour le traitement de l’hépatite C avait suscité un vif intérêt, faisant naître l’espoir d’un médicament entièrement mis au point au Maroc, cette fois-ci contre l’hépatite B.

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Photo d'illustration. / DR
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Un an et demi après la mise sur le marché, en décembre 2015, du SSB 400, médicament 100% marocain pour le traitement de l’hépatite C, le laboratoire Pharma 5 a annoncé aujourd’hui, lors d’une conférence de presse à Casablanca, le lancement du Tefovir, premier générique 100% marocain destiné à la lutte contre l’hépatite B.

Pour rappel, cette infection virale causée par le virus de l’hépatite B (VHB) s’attaque au foie, explique l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Le virus se transmet par contact avec le sang ou d’autres fluides corporels provenant d’une personne infectée. Dans la plupart des cas, aucun symptôme ne se manifeste pendant la phase aiguë de l’infection.

«Il s’agit d’une maladie asymptomatique, de surcroît 10 fois plus contagieuse que le sida», confirme Myriam Lahlou-Filali, directrice générale du groupe Pharma 5. «Au Maroc, 80% des personnes atteintes de l’hépatite B ont découvert leur infection par hasard. Seulement un Marocain sur 100 sait qu’il a contracté la maladie», poursuit-elle.

La maladie - «l’une des formes les plus graves du virus hépatique» - touche plus de 600 000 personnes au royaume (1,9% de la population) et nécessite un traitement à vie «qui n’était pas disponible au Maroc jusque-là».

Deux principes actifs en un seul comprimé

Le nouveau médicament «répond aux mêmes problématiques et aux mêmes besoins exprimés à l’occasion du lancement du SSB 400», indique le groupe. «En plus d’être particulièrement coûteux - plus de 3 000 dirhams par mois -, le médicament princeps (médicament original, a contrario du générique, ndlr) n’est pas commercialisé au Maroc. Les patients étaient donc obligés de se le procurer à l’étranger ou de subir des associations de molécules alternatives, peu efficaces et aux effets secondaires importants.»

Le Tefovir sera disponible dans l’ensemble du Maroc à un prix 10 fois moins cher que le princeps (moins de 300 dirhams la boîte), assure également Pharma 5. «Nous ne dépendons plus, désormais, des laboratoires étrangers pour les médicaments contre l’hépatite B. C’est très encourageant, notamment pour la paix sociale. Le médicament, c’est la vie», a lancé Myriam Lahlou-Filali.

A dix jours de la journée mondiale contre l’hépatite, décrétée par l’OMS le 28 juillet 2010, le laboratoire pharmaceutique annonce également le lancement de l’Assos-Vir, qui associe «pour la première fois» les principes actifs du Sofosbuvir, molécule développée comme médicament contre l’hépatite C, et du Daclatasvir, en un seul comprimé.

«Le SSB 400 est un traitement de base qui nécessitait la prise d’un principe actif complémentaire : le Daclatasvir. Il est désormais possible d’associer les deux traitements en un seul comprimé avec deux objectifs : favoriser la bonne observance du traitement et pouvoir réduire son coût et, ainsi, le rendre encore plus accessible», espère Myriam Lahlou-Filali.

Deux ans après le début de sa commercialisation, le SSB 400 a permis de traiter plus de 10 000 patients au Maroc et dans 12 autres pays africains, où le médicament est aujourd’hui directement commercialisé. Figurent notamment le Bénin, le Burkina Faso, la République du Congo, la République démocratique du Congo, la Côte d’Ivoire, le Gabon, le Mali et le Togo.

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