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Interview

Me Mohamed Ziane : «Une copie de la lettre de Zefzafi a été remise au juge d'instruction»

Messager de Nasser Zefzafi pour l’extérieur et accusé d'être derrière la lettre signée par la figure de proue du Hirak, l’avocat et secrétaire général du Parti marocain libéral Mohamed Ziane revient pour Yabiladi sur le document démenti par la Délégation générale à l'administration pénitentiaire et à la réinsertion. Selon lui, «une copie a été remise au juge d'instruction». Interview.

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Mohamed Ziane, avocat et secrétaire général du Parti marocain libéral. / Ph. DR
Temps de lecture: 3'

Vous faites partie des avocats de la défense des détenus du Hirak mais vos collègues vous reprochent de monopoliser les négociations avec Nasser Zefzafi, leader du Hirak. Quelle est votre réaction ?

Ce sont des accusations infondées et loin de la réalité, et je pense que la lettre de Zefzafi répond à ces dires. Je préférais me réunir seul avec Nasser Zefzafi parce que nous étions en train d’écrire cette lettre. Les choses sont aujourd'hui plus claires.

Ceux qui veulent médiatiser une autre version, qu’ils le fassent. Chacun est libre. Mais pour une lettre de ce genre, il a bien fallu plus de dix rencontres en tête-à-tête. Je ne répondrai pas à ces accusations parce que ce je ne veux pas me rabaisser à ce niveau et je crois que nous avons dépassé le stade de lancer des soupçons sans fondement.

Selon vous, quels sont les messages contenus dans la lettre de Zefzafi ? 

Chacun a le droit de lire la lettre comme il veut, mais j'espère que l’entourage royal y voit un appel au calme. Tout le monde est unanime pour affirmer que la lettre est équilibrée. Le roi a été cité avec une manière respectable sans prosternation. Le gouvernement et les partis politiques ont été pointés du doigt et leurs vérités exposées sans plus.

Mais certains ne manquent pas de souligner votre touche assez visible dans le contenu de la lettre…

Vous savez très bien que je ne maîtrise pas la langue arabe. Mon niveau est très faible. D’ailleurs, comme vous le remarquez, je réponds à vos questions en darija. Je ne suis pas en mesure d’écrire une lettre pareille en langue arabe. Dans la lettre de Nasser, il y a même des termes et des expressions que je ne saisis pas. Tout ce qui est rapporté et les remarques faites ne sont que des mensonges et des allégations.

Vos tête-à-tête avec votre client se poursuivront-ils ?

C’est nécessaire. Il y aura d’autres rencontres avec mon client et toute nouvelle apparaîtra en temps voulu. La prochaine réunion aura lieu lundi prochain lorsque Nasser Zefzafi sera présenté devant le juge d'instruction. Et je vous l’annonce : une copie de cette lettre a été remise au juge d'instruction.

Ce sur quoi j’aimerais insister, c’est le fait que Nasser est un homme honnête et spontané, qui ne convoite pas une position ou un prestige quelconque. Il souhaite seulement résoudre les problèmes de la ville d'Al Hoceima.

Nasser Zefzafi avait déjà qualifié de «boutiques» l’ensemble des partis politiques. Votre formation politique, le Parti marocain libéral en l’occurrence, est-elle épargnée ?

Demandez à Nasser Zefzafi et il pourra vous répondre.  Il vous dira s’il considère le Parti marocain libéral que je dirige comme une boutique politique ou s’il y voit une formation politique militante avec ses idées, ses positions et ses convictions. Nous avons boycotté les dernières élections ; vous savez que nous ne proposons pas de pots-de-vin ni n’achetons des voix. Lors des élections auxquelles nous avons participé, nous n’avons pas enregistré de bons scores parce que nous sommes un parti libéral qui ne vise pas le gouvernement ou le Parlement.

Dans le Rif, le Parti marocain libéral est considéré comme le parti du peuple et dispose de la confiance des citoyens.

La Délégation générale à l'administration pénitentiaire et à la réinsertion (DGAPR) a réagi ce jeudi à la lettre de Nasser Zefzafi et a porté plusieurs accusations à votre encontre. Que lui répondez-vous ?

Je considère le communiqué de la Délégation générale à l'administration pénitentiaire et à la réinsertion comme une position. Je donne un conseil à Mohamed Saleh Tamek, en tant qu’ami, même si je ne suis pas habitué à adresser des conseils : il faut qu’il relise les textes du droit, surtout ceux qui concernent les droits de réponse et les conventions en rapport avec les droits des détenus, avant de faire un autre pas. L’image du Maroc ne doit pas être déformée. On a eu assez d’embarras pour le Royaume.

Ceux qui veulent croire la DGAPR sont libres de le faire. Personnellement, je ne leur fais pas confiance...

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