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Grand Angle

Libye : Le gouvernement Sarraj interdit l’entrée aux Marocains

Sous la pression de ses partenaires européens qui l’enjoignent de lutter contre les réseaux de l’immigration illégale, le gouvernement libyen a mis les Marocains sur la liste noire. Une mesure qui est loin d’être efficace. Explications.

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En Libye, le gouvernement de Faïez Sarraj a interdit l’entrée aux Marocains. / Ph. AFP
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Les Marocains ne sont plus les bienvenus en Libye. Le gouvernement, dit d’«entente nationale» issu des accords de Skhirat en décembre 2015, a interdit l’entrée aux Marocains au territoire qu’il contrôle. La décision a été prise dimanche 6 mai par l’exécutif de Faïez Sarraj, indiquent des médias locaux.

Outre les nationaux, les Egyptiens, les Soudanais, les Syriens et les Bangladais sont également concernés par la même mesure. Pour l’instant, les autorités libyennes n’ont avancé aucune justification à ce tour de vis opéré contre les ressortissants des cinq pays.

La piste de l’immigration illégale

Bien avant la publication de la note des services des passeports relavant du ministère libyen de l’Intérieur, une source sécuritaire travaillant à l’aéroport de Maitiga avait révélé, début avril dans des déclarations sous couvert d’anonymat au site d’information Afrigate News, l’implication de membres de milices armées qui contrôlent le trafic de l’immigration clandestine dans l’aéroport. Et d'ajouter qu'elles facilitaient l’entrée de candidats à l’immigration sans visa sur le territoire libyen, avant de tenter la traversée de la Méditerranée pour rejoindre l’Italie.

Le 28 avril, un autre média faisait état de l’«arrêt pendant des heures» de l’aéroport. En cause, des dizaines de jeunes Marocains qui s’apprêtaient à se rendre dans la ville de Sebrata, haut lieu de l’immigration illégale. La même source a conclu que le seul point aérien encore opérationnel dans l’ouest du pays échappe totalement au contrôle du gouvernement d’«entente nationale».

Ce qui remet en question l’efficacité de la décision prise par le ministère libyen de l’Intérieur. L’exécutif de Sarraj subit en effet des pressions de la part de l’Union européenne et tout particulièrement de Rome afin qu’il freine le flux d’embarcations qui échouent régulièrement sur les côtes italiennes avec à leurs bords des centaines de migrants.

Sauf que la marge de manœuvre de Sarraj et les siens est bien réduite. Le chef du gouvernement n’est même pas capable d’asseoir son autorité sur les autres seigneurs de guerre en Libye pour qu’il ouvre un nouveau front contre les réseaux de l’immigration clandestine. 

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