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Grand Angle  

«Amri al Walida» : L’initiative d’un MRE pour lutter contre l’isolement des mamies au Maroc

Lancée il y a quelques semaines, l’initiative intitulée «Amri al Walida» est destinée à lutter contre l’isolement et la solitude dont souffrent les femmes âgées au Maroc. Dimanche, une première rencontre et une première visite ont eu lieu. L’idée revient au MRE Labib Elmsaadi, ancien banquier et chauffeur de taxi à Paris.

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L'affiche de l'initiative «Amri al Walida», destinée à lutter contre l’isolement et la solitude dont souffrent les femmes âgées au Maroc. / Ph. Facebook
Un premier meeting a été organisé dimanche à Ksar El Kebir. / Ph. Facebook

Ceux qui pensent que les initiatives sur les réseaux sociaux ne se concrétisent jamais ont tort. Preuve en est de l’initiative de Labib Elmsaadi initiée sur Facebook, intitulée «Amri al Walida» et destinée à lutter contre l’isolement et la solitude dont souffrent les femmes âgées au Maroc. Dimanche 23 avril, un premier groupe constituant le noyau de cette initiative s’est réuni à Ksar El Kebir pour discuter de ses prochaines actions. Une rencontre marquée notamment par la visite d’une première maman, qui n’est autre que la mère de Labib.

Comment lui est venue cette idée de rendre visite à des mères isolées, souffrant de la solitude ? C’est la question que nous avons posée à Labib Elmasaadi, l'initiateur de «Amri al Walida». Contacté par Yabiladi ce mardi, ce Marocain résidant en France nous confie que l’idée lui est venue alors qu’il pensait à sa propre maman. «J’ai commencé par mon cas puisque je vis cette situation avec ma propre mère. Depuis le décès de mon père, elle est restée toute seule puisque je suis un fils unique», confie-t-il.

Labib Elmsaadi. / Ph. FacebookLabib Elmsaadi. / Ph. Facebook

Sa mère a vainement tenté de s’installer à Paris, où Labib exerce en tant que chauffeur de taxi depuis 2002. La vieille dame choisit par la suite de revenir au Maroc. «Elle s’est retrouvée toute seule, et avec l’âge ont devient de plus en plus dépendant. A chaque fois j’avais affaire à des amis de la famille pour leur demander d’aller voir ma mère», poursuit-il. C’est donc à ce moment-là qu’il commence à penser à un organisme, une association, une coordination ou même un simple groupe de personnes pour s’occuper de ces personnes. «J’ai découvert qu’il y avait d’autres femmes dans le même cas, voire pire», dit-il.

«Financièrement, ma mère est à l’abri car elle a sa retraite mais dans d’autres cas, il y a vraiment des femmes solitaires, sans personne, à part s’il y a des voisins et encore. Je me suis dit pourquoi pas faire un petit sondage pour aller à la rencontre de ces femmes.»

Un premier meeting et une première visite à Ksar El Kebir

Son réseau lui a d’abord permis de recenser quelques cas et de mobiliser des bénévoles autour de son initiative. Objectif ? «Que ces femmes sachent à qui elles s’adressent afin d’instaurer la confiance», nous répond cet ancien banquier au Maroc âgé aujourd’hui de 36 ans. «Le but, c’est vraiment visiter ces femmes, d’essayer de les faire sortir de chez elles, mettre fin à l’isolement, organiser des sorties vers des hammams et même les inviter à des fêtes familiales ou à des mariages», enchaîne ce natif de Ksar El Kebir.

«Ces mamans vivent dans la solitude, loin de leurs enfants ou sont veuves. Il faut donc casser cette solitude parce que c’est un fardeau psychologique énorme sur les mamies.»

Etant résidant à Paris, ce sont ses amis intimes et des amis rencontrés par le biais de Facebook qui se chargeront du premier meeting organisé dimanche à Ksar El Kebir. Une dizaine de personnes qui s’étaient réunies dans un lieu public pour poser les jalons de cette initiative et discuter des actions à venir. «J’ai d’abord créé un groupe Facebook pour réunir mes amis et mes connaissances avant de leur proposer l’idée, qui a eu un impact positif. Plusieurs adhérents ont suivi», dit-il. Cette première rencontre s’est aussi concrétisée par une visite rendue à la maman de Labib. «Ils m’ont fait la surprise de rendre visite à ma mère, c’était une première expérience», nous raconte-t-il avant de nous inviter à voir la vidéo.


Compte tenu que la solitude des femmes âgées ne concerne pas que Ksar El Kebir, un autre meeting à Rabat-Salé-Kénitra et à Tanger sont également prévus. «A chaque fois nous créerons des groupes pour mobiliser les gens via Facebook», promet notre interlocuteur qui assure vouloir chapeauter ces nouvelles initiatives, «histoire d’éviter que cela dérape puisque certains pensent que c’est de l’aide économique ou financière alors que nous ne sommes qu’une coordination qui veut œuvrer dans l’humanisme et le social». «On vise tout simplement à casser cette solitude et pourquoi pas, si on tombe dans des cas très urgent où des femmes vivent dans la précarité et la misère, intervenir par patriotisme et par fraternité d’intervenir», conclut Labib Elmsaadi.

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