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Grand Angle

Gouvernement El Othmani : RNI grand vainqueur, Hassad et Laftit les grandes surprises

La composition officielle du gouvernement El Othmani est officiellement connue. Un cabinet dominé par les anciens ministres de Benkirane I et II avec deux surprises : Mohamed Hassad qui quitte l’Intérieur pour l’Education nationale et Abdelouafi Laftit qui le remplace. Quant au RNI, il a réussi à faire main basse sur les secteurs stratégiques même s’il a perdu les Affaires étrangères revenu à Nasser Bourita.

Publié
Gouvernement El Othmani, le 5 avril 2017 / Ph. MAP
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Après presque six mois d’attente, de rebondissements et de prise de becs, le Maroc a enfin un nouveau gouvernement. Le roi Mohammed VI a reçu, en fin d’après-midi au palais royal de Rabat, les membres du cabinet El Othmani.

Dans les grandes lignes, celui-ci ne diffère pas de ceux de Benkirane (de janvier 2012 et d’octobre 2013). S’inscrivant dans la continuité, on pourrait même penser à un remaniement ministériel plutôt que d’un nouvel exécutif. Les mêmes visages restent là, gardant jalousement leurs maroquins ou contraint parfois de l’échanger contre un autre. L’essentiel est d’être sur la photo de famille avec le souverain.

Le PJD perd la Communication, la Justice et le Budget mais gagne l’Emploi et les Affaires générales           

Les PJDistes ont gardé presque les mêmes ministères qu’ils présidaient lors de Benkirane I et Benkirane II. Ils ont cependant perdu la Communication au profit du Mouvement populaire, le Budget qui a définitivement intégré les Finances et le ministère de la Justice qui est revenu au RNI. Mais sans la tutelle sur le parquet, devenu indépendant, le rôle du ministre de la justice sera considérablement réduit.  

Les islamistes ont, par ailleurs, repris le contrôle du ministère des Affaires générales du gouvernement, confié sous Benkirane II à Mohamed El Ouafa. Un cadeau pour l’Istiqlalien qui s’était rebellé contre l’injonction de Chabat de démissionner de l’exécutif. C’est désormais Lahcen Daoudi qui est à la tête de ce département.

Tombe également dans l’escarcelle des PJDistes, le ministère de l’Emploi et de l’Insertion Professionnelle, attribué à Mohamed Yatim. Une promotion pour ce syndicaliste qui a dirigé l’UNTM, bras syndical de la Lampe. Il passe désormais de l’autre côté.

Le «parti bancal», selon Benkirane, élargi son influence          

Le grand gagnant est incontestablement le RNI. La formation d’Aziz Akhannouch occupe de super-ministères. Comme sous Benkirane II, la Colombe continue de gérer les secteurs stratégiques. Une revanche pour Akhannouch et ses amis traités par Abdelilah Benkirane d’appartenir «à un parti bancal qui n’a remporté que 37 sièges» aux élections législatives du 7 octobre.

Ainsi le président ajoute à son tableau de chasse le trophée de la Délégation des Eaux et forêts en plus de la Pêche et l’Agriculture et du Développement rurale. Moulay Hafid Alamy a su garder son méga-département de l’Industrie, de l’Investissement, du Commerce et de l’Economie numérique. Et il en est de même pour Mohamed Boussaid à la tête des Finances et de l’Economie. Le RNI occupe également les ministères de la Justice, confié à Mohamed Aujjar, et la Jeunesse et les Sports attribué à Rachid Talbi Alami. 

Hassad et Laftit les grandes surprises                                            

La présence de Mohamed Hassad dans le gouvernement El Othmani est une grande surprise. L’ancien patron de la RAM a effectué un atterrissage réussi de l’Intérieur au ministère de l’Education national de la Formation professionnelle, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, même s’il a été contraint, pour les yeux du méga département, de faire une escale au Mouvement populaire pour remplir rapidement la fiche d'adhésion au parti de l'Epi.

Son ancien n°2, Charki Draiss, n’a pas eu la même chance. Il a perdu son poste au profit de Noureddine Boutayeb, un homme qui a fait toute sa carrière à l’Intérieur.

Le remplaçant de Hassad n’est autre que le wali de Rabat-Salé-Kenitra, Abdelouafi Laftit, cité dans l’affaire du «lot de terrain des serviteurs de l’Etat», et proche de Hassad. Une promotion qui provoquera, sans aucun doute, des grincements de dents au sein du PJD. Et pour cause, les conflits entre les élus islamistes de la capitale et l’ex-wali sont nombreux.

Le PPS avec 12 sièges s’en sort plutôt bien

Les camarades du PPS ont réussi à tirer leur épingle du jeu. Certes ils ont perdu l’Emploi mais ont réussi à garder les autres maroquins avec les mêmes visages : Mohamed Nabil Benabdallah à l’Aménagement du territoire national, de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la Politique de la ville, El Houcine Louardi à la Santé et Charafat Afilal, Secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’équipement, du transport, de la logistique et de l’eau, chargée de l’eau.

Un USFPeiste chez les MRE

L’USFP, avec 20 sièges, n’a pas réussi à rivaliser avec le PPS. Les amis de Driss Lachgar ont pu arracher le Ministère délégué auprès du ministre des Affaires étrangères, chargé des Marocains résidant à l’étranger et des Affaires de la migration, confié au revenant Abdelkrim Benatiq, le ministère délégué auprès du Chef du gouvernement chargé de la réforme de l’Administration et de la Fonction publique, attribué à Mohamed Ben Abdelkader et un Secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Industrie, de l’investissement, du commerce et de l’économie numérique, chargée du commerce extérieur, dirigée par la sahraouie Rkia Derhem et le Ministre délégué auprès du Chef du gouvernement chargé de la réforme de l’Administration et de la Fonction publique.

Pour son retour au gouvernement après plus de 19 années passées dans l’opposition, l’Union constitutionnelle n’a hérité que deux postes : Mohamed Sajid au Tourisme, du Transport aérien, l’Artisanat et l’Economie sociale et Othmane El Ferdaous, Secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Industrie, de l’investissement, du commerce et de l’économie numérique, chargé de l’investissement. Une belle promotion pour ce jeune trentenaire, fils d’Abdellah El Ferdaous, membre du bureau politique de l’UC.

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