Menu

Grand Angle

Banque Mondiale : Les diasporas peuvent être des catalyseurs du développement régional

Dans un nouveau rapport rendu public fin mars, la Banque mondiale se penche sur les diasporas des pays la région Moyen-Orient et Afrique du Nord qui représentent environ 20 millions de citoyens vivant à l'étranger. Le rapport, qui démontre le rôle que peuvent jouer ces émigrés dans plusieurs domaines, émet plusieurs recommandations aux gouvernements et cite le Maroc comme exemple.

Publié
Au Maroc, la diaspora était à l'origine d'environ les trois quarts des 844 brevets enregistrés entre 2001 et 2010, note l'étude de la Banque mondiale. / Ph. DR
Temps de lecture: 3'

Les diasporas du Moyen-Orient et Afrique du Nord peuvent être un catalyseur important et un partenaire pour les gouvernements et les institutions de développement afin de favoriser la coopération, le développement, la mondialisation, l'intégration régionale et l'esprit d'entreprise. C’est ce qu’indique un rapport de la Banque mondiale rendu public fin mars. Le document, qui cite plusieurs arguments, est basé sur une enquête menée auprès des diasporas de plusieurs pays de la région en plus de plusieurs groupes de discussions. Il émet plusieurs recommandations politiques destinées aux gouvernements et institutions des pays d’origine et préconise la nécessité de mobiliser les diasporas professionnelles et qualifiées de la région MENA.

Le rapport de la Banque mondiale souligne, dans une première partie, les liens entre la diaspora et le commerce, l'investissement et le transfert de connaissances en tentant d’énumérer les raisons pour lesquelles les gouvernements et les partenaires de développement de cette région doivent mobiliser leurs diasporas. Le document signé par Mariem Mezghenni Malouche, Sonia Plaza et Fanny Salsac conseille à ce propos :

«Peu de pays MENA ont envisagé d'exploiter leurs diasporas professionnelles et compétentes et peu de mécanismes sont en place pour faciliter le rôle large que la diaspora peut jouer. La diaspora MENA peut transférer de l'argent et des compétences, améliorer le commerce, l'investissement et les opportunités d'affaires.»

Selon le rapport de l’institution financière, «les membres de la diaspora sont plus susceptibles d'investir dans des pays d'origine que les investisseurs étrangers (…) car ils ont tendance à avoir plus d'informations sur l'environnement commercial et les pratiques locales».

«Au-delà des flux financiers (…), les diasporas sont une importante source de transfert de connaissances. En outre, les membres de la diaspora peuvent être un moteur puissant de changement et de promotion d'un nouveau contrat social car ils défendent souvent l'ouverture, la concurrence et la démocratie de meilleure qualité.»

Reconnaître officiellement la contribution des diasporas

L’étude de la Banque mondiale se penche ensuite sur les recommandations en suggérant d’abord que les gouvernements de la région reconnaissent officiellement la contribution importante que peuvent apporter leurs professionnels et experts vivant à l'étranger. L’institution financière recommande aussi la cartographie de la diaspora, la reconnaissance formelle  et le renforcement des liens entre la diaspora et les entrepreneurs locaux à travers l’amélioration du flux d'informations sur les opportunités d'affaires.

«Les gouvernements doivent encourager les contributions de la diaspora à la recherche et à l'innovation compétitives dans leur pays d'origine. [Ils doivent] aussi aider à établir des réseaux d'échange de connaissances afin que les compétences des membres de la diaspora puissent être exploitées plus facilement.»

Toujours dans le cadre  des recommandations, les auteurs suggèrent que les initiatives menées par le gouvernement et le secteur privé doivent systématiquement faire appel à la diaspora professionnelle pour fournir du financement et du mentorat aux entrepreneurs à forte croissance. L’occasion de citer l’exemple de projets au Maroc qui ambitionnent d’impliquer la diaspora marocaine à toutes les étapes du processus de mise en place.

Le Maroc dans le rapport de la Banque mondiale

Le rapport de la Banque mondiale accorde une importance particulière à la diaspora maghrébine. «Le Maghreb-3 (Algérie, Maroc, Tunisie) dispose d'un réseau d'environ 100 associations avec plus de 200 000 membres, dont des associations de niveau national et régional. Plus de la moitié des réseaux professionnels de la diaspora identifiés sont des réseaux de business ou se composent d'étudiants, d'anciens étudiants et de diplômés de grandes écoles», note le document.

Avec plus de 10% des répondants originaires du Maroc, le royaume est cité à plusieurs reprises dans ledit rapport. Le document présente notamment l’exemple de «l’entreprise internationale Bombardier qui a investi au Maroc grâce à la mobilisation d’un Marocain résidant à l’étranger, qui occupe un important poste au sein de l’entreprise américaine Boeing».

La même source cite aussi les contributions des MRE en rappelant qu’au Maroc, la diaspora était à l'origine d'environ trois quarts des 844 brevets enregistrés entre 2001 et 2010. Elle estime aussi que le royaume a déployé ses efforts visant à mobiliser sa diaspora avec notamment un ministère et une institution royale chargés des MRE et du renforcement de leur participation.

«Au Maroc, des réseaux tels que le Centre national de recherche scientifique et technique (…) et l'Association marocaine pour la recherche et le développement sont actifs dans la mobilisation de chercheurs, d’universitaires et d'ingénieurs expatriés. Des professionnels de la diaspora revenant d'Europe ou des États-Unis ont lancé plusieurs initiatives récentes au Maroc, telles que la Fondation marocaine pour la science, l'innovation et la recherche avancées et l'Université internationale», poursuit l’étude pour le cas du royaume.

Soyez le premier à donner votre avis...
Emission spécial MRE
2m Radio + Yabiladi.com