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D’emblée, la Belgo-marocaine Sabah Abatouy entame la conversation avec un «Salam Alaikoum». Tout sourire et de bonne humeur, cette native de Tétouan est une femme forte et indépendante. Elle démontre qu’il est possible d’être maman, cheffe de plusieurs entreprises implantées à l’international, et de concilier sa foi et sa nationalité marocaine en Belgique.
Sabah Abatouy a quitté le Maroc à l’âge de six ans pour rejoindre la Belgique. Ambitieuse, elle décroche un MBA en sciences économiques avant d’entamer sa carrière professionnelle pendant un an dans une banque. L’année d’après, en 2004, elle est embauchée en tant que responsable financière d’une entreprise de conception, de fabrication et de maintenance d’éoliennes en Flandre (Région de Genk). Fidèle à son poste, elle y reste plusieurs années. «L’ancien propriétaire a décidé de prendre sa retraite. C’est à ce moment-là que j’ai décidé de racheter l’entreprise», raconte-t-elle.
Depuis, elle mène d’une main de fer une entreprise d’une quinzaine de personnes, ainsi qu’une autre implantée en Inde. «Je suis tout le temps en voyage», précise la Belgo-marocaine, qui vient de revenir de Cancún, au Mexique.
Des projets au Maroc
«J’aimerais rentrer au Maroc. Je suis en train de voir avec mes différents partenaires locaux pour créer une entreprise au royaume», espère-t-elle.
Très organisée et croyante, c’est grâce à son sens de la discipline qu’elle arrive à mener à bien son rôle de PDG et de maman. «Ce n’est pas facile d’être une femme musulmane d’origine marocaine en Belgique. Mais si on croit en ce qu’on veut devenir, tout en ayant de la volonté, tout ira bien. Il faut savoir pourquoi on se bat et se fixer des objectifs», philosophe Sabah Abatouy. Selon elle, si la personne est correcte avec les gens, «personne ne pensera à votre religion, votre origine», ajoute-t-elle. «C’est la bienveillance qui compte.»
Très impliquée dans son travail, elle essaie de se libérer du temps pour sa famille, notamment ses enfants et sa mère, «et un peu de temps pour moi-même», dit-elle en éclatant de rire. Ses compatriotes lui font souvent remarquer qu’ils ne font pas la différence entre elle et une Belge. Elle leur répond : «Nous sommes comme ça les Marocains. Il ne faut pas se dire que tous les Marocains sont des terroristes», raconte-t-elle.
«J’essaie d’inculquer les valeurs et principes marocains (et musulmans) à mes enfants», explique la cheffe d’entreprise. «Ils apprennent aussi l’arabe, et rentrent chaque année au Maroc pour ne pas perdre le lien avec leurs origines.»
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