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Grand Angle

«Muslim Ban» aux Etats-Unis : Silence des chefs d’Etat arabes

Plusieurs chefs d’Etat occidentaux, notamment Angela Merkel et Justin Trudeau se sont opposés au décret anti-immigration décidé par Donald Trump, qui vise les ressortissants de sept pays majoritairement musulmans. En revanche, les dirigeants des pays arabes observent le silence.

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L’Occident connaît une levée de bouclier contre le décret anti-immigration de Donald Trump. Les ONG ayant pignon sur rue et des milliers de citoyens lambda battent le pavé des grandes capitales pour condamner la décision de la nouvelle administration américaine de suspendre l’entrée pendant trois mois aux Etats-Unis des ressortissants de sept pays, sous prétexte de combattre le terrorisme.

En revanche, dans les pays arabes, aucune manifestation de contestation n’a été relevée contre le «Muslim Ban». Même silence gêné et gênant dans la classe politique du monde arabo-musulman, notamment dans les pays épargnés par les restrictions. Les leaders ayant eu des conversations téléphoniques avec le locataire de la Maison blanche ces derniers jours n’ont guère soulevé cette question. C’est le cas du roi Salman d’Arabie saoudite, du président égyptien Abdel Fattah Al Sissi et du prince héritier des Emirats arabes unis, Mohamed Zayed.

Des chefs d'Etat arabe avocats de Trump

Pis, le ministre émirati des Affaires étrangères, Abdallah Ben Zayed Al Nahyane a estimé que «les Etats-Unis ont pris une décision souveraine». Et d’ajouter qu’il est «faux de dire» que le décret est «dirigé contre une religion en particulier». Le chef de la diplomatie a souligné qu’il s’agit seulement d’une mesure «provisoire».

Ce silence assumé est dicté par des impératifs politiques. Les leaders arabes ont d’autres chats à fouetter. L’hostilité de Trump à l’égard de l’accord sur le nucléaire iranien, signé à Viennes en juillet 2015, ainsi que son projet d’inscrire les Frères musulmans sur la liste des organisations terroristes, sont autant de gages de la part du président américain qui poussent l’ensemble des chefs d’Etat de la région de ne pas le contrarier sur la question des réfugiés, d’autant que leurs ressortissants ne sont pas concernés.

Une position que ne partage guère la chancelière allemande, Angela Merkel, qui dénonce un texte anti-musulman. «La lutte nécessaire contre le terrorisme ne justifie en aucune manière de généraliser le soupçon contre des personnes en fonction de leur croyance, en l'occurrence ici des personnes de foi musulmane, ou en fonction de leur origine», a-t-elle expliqué.

Le chef du gouvernement canadien, Justin Trudeau, est allé plus loin en souhaitant la bienvenue au Canada à tous les réfugiés, indépendamment de leur foi.

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