Menu

Grand Angle

Gouvernement : La majorité fragile annoncée par Benkirane pourrait-elle mener à terme son mandat ?

Sur le papier, la coalition annoncée par Benkirane est extrêmement fragile. Elle ne compte que sur l’appui de 201 députés, contre 194 pour les autres formations. Il suffit de quelques décisions de la Cour constitutionnelle annulant l’élection de certains élus de la majorité pour qu’elle se trouve en minorité.

Publié
Sur le papier, la coalition annoncée par Benkirane est extrêmement fragile. Elle ne compte que sur l’appui de 201 députés, contre 194 pour les autres formations. / DR
Temps de lecture: 2'

Abdelilah Benkirane a annoncé, hier soir, que la prochaine coalition gouvernementale sera composée du PJD, du RNI, du MP et du PPS. Les quatre formations disposent de seulement de 201 sièges à la Chambre des représentants sur un total de 395. Les 194 restant sont détenus par les autres partis. Force est de reconnaître que nous sommes en face d’une majorité extrêmement fragile, tel un soufflet, qui peut tomber au moindre claquement de la main.

Sans l’appui de l’Istiqlal et de l’Union constitutionnelle, Benkirane III aura la vie courte. Et comme en politique rien n’est gratuit, le chef du gouvernement désigné sera régulièrement sollicité par les partis de la Balance et du Cheval pour satisfaire leurs demandes de diriger certaines administrations publiques, dont les nominations de leurs directeurs sont du ressort du chef de l’exécutif. Ces soutiens seront-t-ils suffisants?

Les verdicts de la Cour constitutionnelle pourraient ébranler la majorité

L’issue du prochain congrès du PJD, prévu dans quelques mois, est un facteur déterminant pour la durée de vie du prochain gouvernement. Un nouveau secrétaire général aux ordres d'Abdelilah Benkirane risque de raviver les tensions. Ce qui n’écarte pas la possibilité de la présentation d’une motion de censure par le PAM, à laquelle se rallieraient l’USFP, le RNI, le MP et l’IUC, ainsi qu’une bonne partie des députés de l’Istiqlal qui ne doivent pas leurs élections à Hamid Chabat.

Justement, le secrétaire général du PI pourrait perdre son siège à la Chambre des représentants. Et pour cause, le dossier de candidature d’Abdelouahab Rifki, l’ancien détenu pour terrorisme gracié en 2012, second sur la liste de Hamid Chabat, serait incomplet. Le salafiste n’aurait pas fourni de certificat de réhabilitation, un document à même de lui permettre de jouir de tous ses droits de citoyen et de devenir éligibile pour le fauteuil de député.

De toute évidence, le n°1 de l’Istiqlal ne sera pas le seul dossier au menu de la Cour constitutionnelle. Le nombre de recours annulant les résultats d’élections lors du scrutin du 7 octobre a atteint 138. L'un d'entre eux concerne particulièrement la liste nationale des femmes du PJD. Autant de paramètres à prendre en considération avant d’annoncer une coalition gouvernementale faible, composée seulement de 201 députés sur un total de 395. Sans oublier que le président du RNI n’a pas encore communiqué sa réponse à l’offre de Benkirane comme promis, mercredi devant les médias.

Soyez le premier à donner votre avis...
Emission spécial MRE
2m Radio + Yabiladi.com