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Grand Angle

Blocage au gouvernement : Benkirane s’accroche toujours à la présence de l’Istiqlal

La quatrième réunion tenue jeudi soir entre le chef du gouvernement désigné et Aziz Akhannouch n’a pas rapproché les positions des deux protagonistes. Le président du RNI a donné du «temps» à Abdelilah Benkirane pour réfléchir, à condition que ce dernier écarte l’Istiqlal de Hamid Chabat de la prochaine coalition gouvernementale.

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La quatrième réunion tenue jeudi soir entre Abdelilah Benkirane et Aziz Akhannouch ne s’est conclue sur aucune annonce positive. / DR
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Est-ce un retour à la case départ qui se profile ? La quatrième réunion tenue jeudi soir entre Abdelilah Benkirane et Aziz Akhannouch ne s’est conclue sur aucune annonce positive. Le suspense dure encore. Les consultations entre les deux protagonistes buttent toujours sur l’épineuse question de la participation de l’Istiqlal de Hamid Chabat au prochain gouvernement. Le président du RNI n’a pas modifié sa position déclinée depuis le 30 octobre, soit au lendemain de son élection à la tête de la Colombe.

De son côté, le secrétaire général du PJD refuse, jusqu’à présent, de lâcher son «allié» conservateur. Akhannouch, qui était accompagné lors de ce quatrième round par le chef du Mouvement populaire, Mohand Laenser, a souligné dans des déclarations à la presse qu’il a laissé à Benkirane «du temps pour réfléchir», à condition d’écarter la Balance du tour de table du prochain cabinet.

Le président du RNI, bénéficiant de la mauvaise passe que traverse Hamid Chabat suite à ses propos sur la «marocanité de la Mauritanie», a réitéré son appel à la constitution d’un exécutif «cohérent» entre ses composantes.

La session extraordinaire du conseil national du PI apportera-t-elle la solution à la crise ?

A l’issue de ce quatrième round, la perspective de former un gouvernement avant la fin de 2016 s’éloigne totalement. La classe politique devra désormais attendre les conclusions de la session extraordinaire du conseil national de l’Istiqlal, prévue samedi, pour espérer sortir de l’impasse qui dure depuis presque trois mois. Si Chabat présente sa démission, cela permettra au RNIste et au PJDiste de sauver leur tête devant leurs bases respectives. Un Istiqlal sans Chabat au gouvernement pourrait satisfaire Akhannouch.

Benkirane en serait le grand bénéficiaire. D’autant qu’il subit une pression de la part de certains membres du secrétariat général de la Lampe qui défendent une présence du PI au prochain cabinet. Sa marge de manœuvre est très réduite. Une concession de sa part à Akhannouch pourrait ébranler davantage sa crédibilité auprès des militants de son parti, alors que des voix au sein de la jeunesse du PJD s’interrogent déjà sur le silence «assourdissant» de Benkirane face à l’arrestation de cinq des leurs pour «apologie du terrorisme». 

Le chef du gouvernement désigné a grandement besoin de réaliser un «succès». Il y va de la préparation de sa succession à la tête du PJD. Seuls quelques mois nous séparent du prochain congrès. Remettre le flambeau à un de ses fidèles - Mohamed Yatim par exemple - est à même de lui assurer le contrôle de la formation à distance.

Comme lors de la précédente réunion du lundi 26 décembre, Abdelilah Benkirane a boudé la presse, laissant à Aziz Akhannouch l’occasion de communiquer à l’opinion publique une partie de la teneur des discussions de jeudi soir.

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