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Grand Angle

L’Istiqlal marocain vs l'UpR mauritanienne : La guerre des communiqués s'envenime

Les relations politiques entre le Parti de l’Istiqlal et l’Union mauritanienne pour la République connaissent de graves tensions au lendemain des propos tenus par Hamid Chabat, dans lesquels le chef de file de l’Istiqlal a déclaré que «la Mauritanie est une terre marocaine». Après le communiqué virulent de l’UpR du dimanche, vient ensuite un autre signé par le comité exécutif de l’Istiqlal ce lundi.

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Hamid Chabat, secrétaire général du Parti de l'Istiqlal en compagnie de quelques membres du parti. /DR
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Le torchon brûle entre le Parti de l’Istiqlal (PI) et les partis politiques mauritaniens. Ce lundi, le parti dirigé par Hamid Chabat s’est fendu d’un communiqué, revenant sur la sortie médiatique de l’Union pour la République (UpR), parti mauritanien de l’actuel président Mohamed Ould Abdel Aziz. «La direction de ce parti est sous le contrôle d’une entité qui croit pouvoir exporter sa crise interne en appelant à la conscience nationale et en attaquant le parti de l’Istiqlal et le Maroc», indique le communiqué le plus récent du parti de la Balance. Son comité exécutif persiste et signe :

«La position officielle mauritanienne n’est qu’un écho à la politique étrangère de l’Algérie dans la région et la Mauritanie a abandonné sa neutralité dans le dossier du Sahara.»

Tout en rappelant que le parti historique d’Allal El Fassi «n’abandonnera pas son discours historique et les droits du Maroc sur le Sahara oriental, Sebta, Mellilia ainsi que les îles Canaries», le communiqué salue les positions du peuple mauritanien et ses élites «sages» qui veulent «préserver l’indépendance» de la décision mauritanienne.

L’Istiqlal a contribué «au développement de la vie politique» de la Mauritanie

Plus loin dans le communiqué, le parti énumère près de 9 points où il s’attarde à expliquer les raisons et le contexte des propos de Hamid Chabat. D’abord, le parti de la Balance confirme que déclarer que «la Mauritanie est une terre marocaine» est un fait historique et que les propos tenus sont loin de représenter des envies d’«expansion» ou de «domination». Il va même jusqu’au point d’accuser la direction de l’UpR de vouloir «gagner des combats comme les amendements constitutionnels, les élections municipales et les préparatifs aux présidentielles anticipées».

L’occasion pour le comité exécutif du parti de l’Istiqlal de rappeler la convention de partenariat entre les deux formations politiques et les échanges que les deux partis ont eus dans l’objectif de «contribuer au développement de la vie politique du voisin» mauritanien. Le texte ne manque pas d’affirmer que le communiqué de l’UpR révèle que cette formation politique est en train de pousser les relations maroco-mauritaniennes vers une phase de tension.

Le PI continue en déterrant la hache de guerre en affirmant avoir déjà exprimé, via ses canaux, son ras-le-bol quant aux «réactions exagérées et irritantes au lendemain du décès du chef du Front Polisario». Des réactions «dangereuses pour les relations bilatérales» que le parti a dénoncées auprès de l’UpR, indique-t-on de même source. L'Istiqlal accuse également la Mauritanie d’avoir «accepté la manipulation de l’Algérie». Et de conclure avec la main tendue :

«Le Parti de l’Istiqlal continuera d'être croyant en l'unité des peuples marocain et mauritanien, leur destin commun et l'importance de l'unité face à des défis communs.»

Il est à rappeler qu'une guerre de communiqués de presse s’est déclenchée samedi entre le parti historique d’Allal El Fassi et l’Union pour la République suite aux propos de Hamid Chabat. Des déclarations dans lesquelles le chef de file du parti de la Balance a affirmé que «la «Mauritanie est une terre marocaine». Des propos considéré par l’UpR comme «campagne médiatique coordonnée» ayant pour cible les intérêts de Nouakchott, et ce, en réaction «aux succès réalisés par la Mauritanie sur les scènes régionale et internationale».

Dimanche, le Rassemblement national pour la réforme et le développement, parti mauritanien d'obédience islamiste, a lui aussi critiqué les propos de Hamid Chabat. Ses déclarations ont été qualifiées par le deuxième plus grand parti politique du pays de «dangereuses et portant atteinte à des relations tissées par la religion et l’histoire et renforcées par les intérêts communs», entre Nouakchott et Rabat.

Article modifié le 2016/12/26 à 13h30

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