Le mouvement désormais connu sous le nom du «20 février», a organisé, mercredi 16 mars, à 10h, une conférence de presse dans les locaux du Parti socialiste unifié (PSU). Par cette réunion, le mouvement visait principalement à dénoncer la répression - qualifiée de «boucherie» - du regroupement organisé, le 13 mars, au centre ville de Casablanca. Le manifestants du sit in, réclamant la libération de certains membres du mouvement du 20 février, avaient été chassés à coups de matraques par les services de police.
Un bilan inquiétant
Alors que le préfet de Casablanca a déclaré qu’il y avait seulement 8 blessés, les membres du 20 février recensent plus de 120 blessés avec notamment des fractures et des hématomes graves.
A en croire les militants, victimes des violences, venus témoigner, les «forces de répression ne distinguaient pas les femmes des hommes, les vieux des jeunes, ni les passants des militants du mouvement. Ils avaient reçu l’ordre de s’en prendre à toutes les personnes présentes et pourchassaient même ceux qui tentaient de fuir.»
Les membres du mouvement ont également annoncé leur intention de rassembler les preuves nécessaires avec l’aide de quelques avocats et médecins, afin de porter plainte contre le préfet de Casablanca, qu'ils tiennent pour responsable. Selon eux, Mustapha Mouzouni, lui-même, aurait donné l’ordre à ses hommes d’attaquer toutes les personnes qui étaient sur place. Les autorités ont expliqué qu’elles avaient eu recourt à la force pour empêcher les manifestants, provocant les forces de l'ordre, d'organiser une marche et non un sit-in.Une marche a en effet besoin d’une autorisation officielle pour avoir lieu contrairement à un sit in.
La marche du 20 mars aura-t-elle lieu ?
Le mouvement n’a visiblement jamais été aussi mobilisé. Cette conférence était aussi l’occasion pour le mouvement d’annoncer la prochaine manifestation prévue pour le 20 mars, à 10h. Elle devrait démarrer de la place Ennasr, située dans le quartier Derb Omar et s’achever au niveau du boulevard Hassan II.
Jusqu’à présent, cette marche n’a pas été autorisée. Le même scénario que dimanche dernier risque donc de se produire. Le discours prononcé par le Roi, le 9 mars dernier, n’a visiblement pas satisfait les attentes des membres du mouvement du 20 février. Le mouvement assure qu’il restera mobilisé jusqu'à la prise en compte de ses revendications dont la principale est l'établissement d'une monarchie parlementaire.