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Grand Angle

Sur les traces du PJD, Aziz Akhannouch veut un RNI proche des citoyens

Le RNI souhaite marcher dans le sillage du PJD. Le nouveau président du RNI veut des ministres engagés pendant toute la semaine. Depuis Tanger, Aziz Akhannouch a lancé le pari de rénover son parti ; cela commencera par une proximité avec les citoyens. Toute une rupture avec une ligne politique qui a longtemps prévalue depuis la création du RNI.

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Aziz Akhannouch, ministre de l'Agriculture et de la pêche maritime. / DR
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Aziz Akhannouch entend marquer de son empreinte son passage à la tête du RNI. L’homme d’affaires parie sur une récupération de la Colombe de son lustre d’antan. Pour ce faire, il compte exiger des ministres de son parti (probablement ceux de Benkirane III) de prendre durant le week-end la direction des campagnes et des lointains villages pour s’enquérir sur place des doléances des habitants.

Cette condition a été placée au cœur de l’intervention du ministre de l’Agriculture et de la pêche maritime ce dimanche à Tanger, à l’occasion d’une réunion interne des RNIste de Tanger-Tétouan. Une région qui symbolise la chute du parti au niveau national lors des récentes élections législatives.

Oser la proximité avec les citoyens ?

Justement, cette proximité manque cruellement au RNI. Depuis sa création il y a presque quatre décennies, la formation a brillé par son hibernation entre les périodes électorales. Le parti est connu pour être une machine électorale grâce, en effet, à l’appui des notables. Cette recette a d'ailleurs fait les beaux jours de la Colombe.

L’apparition du PAM sur l'échiquier politique a sonné le glas de cette manière d’entendre la politique. Résultat : la Colombe a perdu beaucoup de plumes durant le scrutin du 7 octobre au profit du Tracteur, au point que le chef du gouvernement désigné, Abdelilah Benkirane, qualifie le RNI de «parti bancal» qui n’a que «37 sièges» à la Chambre des représentants.

Il est prématuré d’avancer si Aziz Akhannouch réussira ou non dans son entreprise. Mais il est évident que le président tente de marcher sur les traces du PJD. De 2012 à 2015, Abdelilah Benkirane et les ministres de la Lampe avaient sillonné les routes du Maroc profond à la rencontre des citoyens. Souvent, le ministère de l’Intérieur empêchait cette politique de proximité en interdisant aux PJDistes de tenir des meetings en plein air. 

Malgré ses embûches, la tactique s’est révélée payante, permettant à la Lampe de tisser sa toile dans les zones rurales alors qu’elle est réputée être une formation citadine. Pendant ce temps-là, le RNI optait pour le silence et, lorsqu’il agissait, c’était toujours dans les salles des hôtels 5 étoiles.

Contrairement aux grands partis au Maroc, le RNI n’a ni organisation de la jeunesse, ni presse officielle qui parle en son nom.

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