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Grand Angle

Raissouni fustige les Frères musulmans : Opération séduction en direction de Trump ?

La présidence de Mohamed Morsi en Eygpte était une «erreur». Ces propos n’émanent pas d’un soutien du régime d’Al Sissi mais d’Ahmed Raissouni. Le religieux marocain, dans un message qui semble destiné à l’équipe de Donald Trump, a dressé un réquisitoire contre ses «frères» égyptiens. En revanche, il a présenté le PJD et le Mouvement unicité et réforme comme des «sages».

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Les islamistes marocains qui gravitent autour du PJD se préparent-ils à un changement de la politique américaine à l’égard des formations prônant l’islam politique dans la région arabe ? La menace de classer les Frères musulmans sur la liste des organisations terroristes aux Etats-Unis, brandie par certains cadres de l’équipe de Donald Trump, semble avoir son effet sur les positions de certains proches de la Lampe. Ahmed Raissouni en fait partie. Dans un message adressé indirectement à la prochaine administration Trump, le religieux a pris la responsabilité de parler au nom de ses «frères» pour dire publiquement, pour la première fois et à haute voix, tout le mal qu’il pense des Frères musulmans. Une rupture.  

Autrefois connu pour son hostilité au coup d’Etat du 30 juin 2013 mené par le général Abdelfattah Al Sissi, Ahmed Raissouni commence donc à nuancer ses positions. Dans une interview accordée à l’hebdomadaire Al Ayyam, l’ancien président du Mouvement unicité et réforme (MUR), se permet d’affirmer qu’il était même «très satisfait de la destitution de Morsi de la présidence. J’étais content parce que la présidence n’était pas au bon timing. C’était une erreur.»

Raissouni présente le PJD et le MUR comme des «sages»

Raissouni a révélé que «trois mois avant les élections présidentielles» de mai et juin 2012, une délégation des Frères musulmans était venue au Maroc. «Des membres du MUR et moi-même leur avions conseillé de ne pas se présenter au scrutin». Et d’ajouter qu’après la victoire des «frères au sein du Mouvement et du parti (PJD)» ont appelé les Frères musulmans à ce que «Morsi se retire de la présidence au profit d’un autre, à condition qu'il soit respectueux des libertés et de la démocratie, comme Amer Moussa ou El Baradei». Le n°2 de l’Union internationale des oulémas musulmans (sunnites) poursuit le chapelet de révélations pour dire que les Frères musulmans ont, bien entendu, rejeté en bloc les «conseils» des islamistes marocains.

Ce rejet, Raissouni l’attribue au poids de l’héritage de Hassan El Benna, le fondateur de la confrérie en 1927, et aux épreuves subies durant 80 ans par l’organisation, d'abord sous les régimes du roi Farouk et ensuite sous les militaires arrivés au pouvoir par le coup d’Etat du 23 juillet 1952, qui a mis un terme au régime monarchique en Egypte.

Ménager le chou...

Le religieux marocain, jetant aux orties toutes ses précédentes déclarations de solidarité avec Morsi et toutes les marches conjointement organisées par le MUR et le PJD contre le coup d’Etat, a fini par annoncer que l’élection de Mohamed Morsi à la présidence «était une erreur».

Mais face à une vague d’indignation prévisible à l'encontre de sa nouvelle et surprenante position, Ahmed Raissouni a ensuite nuancé ses propos, soulignant que «le contexte actuel en Egypte ne permet ni à un président élu par le peuple ni à un gouvernement élu par le peuple de travailler normalement». Et de pointer du doigt «la domination sur les rouages de l’Etat profond d’une alliance entre les militaires, les renseignements, le despotisme, la prévarication, sans oublier les 'Baltagis'», pour conclure en réaffirmant son opposition à tous les coups d’Etat.

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