Maîtrise de l’anglais : Le Maroc continue sa progression

Education First, société d’éducation internationale spécialisée dans la formation linguistique, vient de dévoiler l’édition 2016 de son indice English Proeficiency Index (EPI), qui classe 72 pays en fonction du niveau de maîtrise de l’anglais par leur population. Environ 950 000 personnes ont été sollicitées dans le cadre de cette étude.

Cette année, le Maroc gagne huit points par rapport à l’année dernière : il se situe à la 44e place avec un score de 49,86, tandis qu’il était 52e en 2015 (le classement répertoriait alors 70 pays), juste derrière le Mexique (43e) et devant le Pérou (45e). Un léger progrès qui ne lui permet pas, toutefois, de s’affranchir de la catégorie «faibles compétences».

Le Royaume se situe légèrement au-dessous de la moyenne de la zone MENA (Moyen-Orient et Afrique du Nord), dont la note globale plafonne à 44,92. En revanche, il détient la première place des pays de la sous-région, devant les Emirats arabes unis (46), la Tunisie (52) et l’Egypte (55), notamment.

Le français, mauvaise réputation ?

De manière générale, le haut du classement est respectivement dominé par les Pays-Bas, le Danemark et la Suède, tandis que le Laos, la Libye et l’Irak ferment la marche. Pour l’anecdote : dans la plupart des pays analysés, les femmes maîtrisent mieux la langue de Shakespeare que les hommes. Un constat auquel le Royaume n’échappe pas : les Marocaines glanent un score de 52,52, contre 48,06 pour leurs concitoyens. Elles surpassent largement la moyenne régionale (45,27) et talonnent de très près la moyenne de la totalité des pays (53,97).

Autre remarque : bien que les pays du Maghreb soient historiquement liés à la France par le commerce et l’émigration, ils conçoivent de plus en plus l’anglais comme un moyen de moderniser leur main-d’œuvre et de s’ouvrir au monde, relève Education First. La maîtrise de l'anglais est encore faible, mais l'enthousiasme pour l’anglais va crescendo. D’ailleurs, l’anglais semble grignoter peu à peu le panorama linguistique marocain, dont la première langue étrangère reste le français.

Hérité de la période coloniale, celui-ci traîne un bagage historique parfois négativement connoté, car réputé être «la langue de l’élite». C’est sans compter que l’anglais, lui, est perçu comme un langage «à égalité en termes d’opportunités ouvert à toutes les classes sociales».