Al Hoceima : Un marchand voulant sauver sa marchandise saisie meurt écrasé dans un camion à ordures

Mohsine, jeune marchand âgé de 31 ans, est décédé, hier dans des conditions tragiques à Al Hoceima. Originaire d’Imzouren, il est mort écrasé dans le système de broyage d'un camion à ordures appartenant à une société privée.

Tout a commencé lorsque les représentants des autorités locales ont saisi la marchandise du défunt (de l’espadon) arguant de l’interdiction de pêcher ce genre de poisson. Ils ont ensuite décidé de la détruire sur le champ en faisant appel au camion broyeur. Voyant sa marchandise mise dans la benne du camion, le propriétaire s'est opposé à la destruction en entrant à l'intérieur. Faisant fi de sa présence, l’engin a été actionné et a écrasé Mohsine en même temps que sa marchandise.

Face à la gravité du drame qui a été filmé, le ministère de l’Intérieur a ordonné l’ouverture d’une enquête en vue d’élucider les circonstances du décès du jeune marchand et définir les responsabilités. Des témoins avancent que l'ordre aurait été donné au conducteur de l'engin par un responsable des forces de sécurité.

Al Hoceima en ébullition

La mort tragique de Mohsine a immédiatement fait sortir des dizaines de personnes dans les rues. Ils réclament que soient jugés les responsables qui sont à l’origine de ce drame. Un sit-in a été organisé devant les locaux du commissariat central d’Al Hoceima.

Face à la montée des protestations et l’arrivée massive de manifestants des autres localités relevant de la ville, et craignant des dérapages, le gouverneur de la ville a été dépêché sur place. Vers une heure du matin, Mohamed Ezhar a assuré les manifestants que le décès du marchand est entre les mains de la justice. Et d’annoncer que le délégué du ministère de la Pêche a été limogé, indique un site local. La même source prévoit que d’autres responsables au sein du port d’Al Hoceima pourraient être sanctionnés dans les prochains jours.

L’onde de choc du drame a même atteint Oujda. Hier soir les étudiants originaires du Rif sont descendus dans les rues. Ils réclament, eux aussi, justice.