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Grand Angle

France: Les jeunes issus de l'immigration écartés du marché de l'emploi

Le taux de chômage des jeunes de 15 à 24 ans en France se maintient à plus de 18%, selon l'AFP qui cite un rapport publié mercredi 20 mai de l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE). La situation des jeunes issus de l'immigration n'est guère meilleure.
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La France fait partie des seize pays passés au crible depuis 2006 sur le thème « Des emplois pour les jeunes » par l'OCDE. L'Organisation indique que le taux de chômage dans l'Hexagone qui était de 18% en 2008, dépasse de 7 points, la moyenne des autres nations riches. Le pays est 23e sur 30 dans le classement de l'OCDE. L'Organisation européenne détaille les causes de ce malaise français. En première ligne, les politiques d'emploi jugées « instables » avec « plus de 80 mesures pour les jeunes en 30 ans ». Le marché de travail de ces jeunes est « médiocre », avec une « sélection basée sur le diplôme » selon « Le Figaro ». Ainsi le cursus scolaire est « déterminant » dans le destin d'un jeune Français, quelles que soient ses propres initiatives.

« Réussir son insertion professionnelle en France dépend dans une large mesure de l'obtention, après une trajectoire scolaire linéaire, d'un diplôme initial sélectif particulièrement valorisé par les employeurs », écrit l'OCDE citée par l'AFP. C'est le système scolaire français qui se trouve pointé du doigt, car il fabrique selon les propres termes de l'OCDE, des jeunes « performants », des « débutants en mal d'insertion » et enfin des « laissés pour compte ». Cette dernière catégorie est par ailleurs estimés à 11%. Les jeunes issus de l'immigration et vivant dans des quartiers défavorisés constituent le gros lot des « laissés pour compte ».

Le rapport de l'OCDE termine par des recommandations pour essayer de changer la conjoncture. Sur le plan de l'éducation, l'Organisation souhaite l'instauration d'une instruction obligatoire qui doit être arrêtée en fin d'année scolaire, et non à la date anniversaire des 16 ans, et étendue jusqu'à « 18 ans si le jeune est sans formation ». Tout jeune sortant précocement de l'école doit avoir les « compétences requises sur le marché du travail ». Elle suggère également de subventionner « modérément » le travail étudiant pour encourager le cumul études et emploi. Elle souhaite que les aides publiques à l'apprentissage soient limitées uniquement aux jeunes sans qualification (contrairement au plan Sarkozy) et que le secteur public fasse plus d'effort pour accueillir les apprentis.

Selon une étude de 2006 du Centre d'études et de recherches sur les qualifications (CEREQ), la discriminations à l'emploi est une réalité. Sur ce plan l'OCDE recommande des sanctions et l'appel à des bénévoles pour parrainer les jeunes d'origine immigrée. La Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité (HALDE) indique dans un rapport publié le 13 mai, que la moitié des réclamations qu'elle a reçu en 2008 concerne l'emploi. Les discriminations sont cependant deux fois plus nombreuses dans le privé que dans le public. Enfin le premier critère dans le domaine reste l'origine (29%) suivi du handicap (21%) et l'âge (7%). Les convictions religieuses n'y sont invoquées que dans 2% des cas.

Le rapport a été remis au secrétaire d'État à l'Emploi, Laurent Wauquiez, et au haut-commissaire à la Jeunesse, Martin Hirsch. Le secrétaire d'État a d'ores et déjà écarté tout « bidouillage » du Code de travail. Pour Laurent Wauquiez, cité par « Ouest-France » la solution passe par « l'apprentissage, les stages facilités, les formations qualifiantes ».

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