Menu

Grand Angle

Rixe de Sisco : Des associations et élus dénoncent l’absence de réaction des autorités marocaines

Face au silence accablant des autorités marocaines quant à la situation des trois Marocains poursuivis en Corse au lendemain d'une rixe survenue le 13 août dernier, les associations des Marocains du monde réagissent à l’absence de l’assistance juridique. Si l’Association CAP Sud MRE appelle à «l’application de l’article 16 de la Constitution», l’ONG Al Ghorba avance que «l’assistance juridique ou consulaire ne signifie rien pour le Maroc». D’autres MRE à l’instar de Mounir Liam estiment que l’absence de réactions des autorités marocaines est «un vrai problème». Détails.

Publié
Le procureur de la République à Bastia a déclaré que l’un des villageois avait tenté de pousser un des frères B. du haut de la falaise, retenu in extremis par « un tacle de rugby » d’un gendarme / Ph. Christian Buffa - Corse Matin
Temps de lecture: 3'

Dix jours après la violente rixe sur une plage de Sisco en Haute-Corse, dans laquelle trois Marocains (ainsi que deux Corses) sont poursuivis par la justice, les autorités marocaines continuent de garder le silence : aucune réaction officielle, aucun communiqué de presse, aucune assistance juridique. Une insouciance des officiels marocains qui ne passe pas inaperçue auprès des associations de MRE.

Contacté par Yabiladi, Salem Fkire, président de l’Association CAP Sud MRE, insiste sur la nécessité de remettre les choses à leur place. «J’ai vu une famille meurtrie, dans un désarroi total, sur le point d'être lynchée. Ils ont passé cinq heures coincés entre un ravin et une centaine de personnes qui leur criaient dessus», indique-t-il, revenant sur l’histoire de l’affrontement.

5 blessés et les véhicules des familles marocaines incendiées / DR

L’assistance juridique, un mythe ?

Le président de CAP Sud MRE rappelle qu’il ne s’agit pas d’«immigrés» mais bien de Corses d’origine marocaine et de touristes marocains impliqués dans cette affaire. «Il est temps que le Maroc applique de manière stricte l’article 16 de la Constitution, pour défendre et protéger ses ressortissants. Ce qui se passe actuellement est inadmissible », nous confie-t-il. Et d’ajouter qu'en tant que père de famille, musulman, de nationalité française et d’origine marocaine, il a «peur parce qu['il] ne voit pas pourquoi [il serait] épargné».

De son côté, Boualam Azahoum, président de l’association Al Ghorba dédiée aux MRE qualifie de «triste affaire» les poursuites et l’audience des trois Marocains. «Je n’ai pas le souvenir que le Maroc se soit soucié de ses ressortissants. L’assistance juridique ou consulaire ne signifie rien pour le Maroc», nous répond-t-il à la question concernant ce dispositif que le Maroc ne semble pas avoir. «C’est la première fois que j’entends le mot consul dans une affaire pareil mais il faut que cela devienne un geste mécanique», ajoute-il.

Revenant sur l’affaire des Marocains en Corse, Boualam Azahoum déclare que «dans cette affaire, le seul qui semble avoir de la jugeote est le juge qui a reporté l’audience », et il ne manque pas d’insister sur la présence des politiques et la condamnation du procureur. «C’est un banal fait divers qui a pris de l’ampleur et qui est devenu un procès méritant une attention particulière avec toute la confusion totale, alors qu’on évoque al-Qaida et le burkini», nous dit-il, rappelant que «ces Marocains ont frôlé le lynchage». Et de conclure : «Moi, je n’aimerais pas être un Marocain dans ce coin».

Des centaines d'habitants de Sisco et sympathisants manifestant devant le quartier Lupino à Bastia / DR

Islamophobie en Corse

Mounir Liam, conseiller départemental du Cher, évoque pour sa part l’islamophobie de plus en plus présente en Corse. «Ce genre d’affaire est toujours présenté avec l’islam et particulièrement l’islamophobie comme fond. Il faut savoir qu’avec la Corse, c’est un double problème puisque les Corses rejettent la France et certains sont islamophobes. Les Français se sont donc tus», nous dit-il. 

Estimant que «tout est mélangé dans cette affaire », Mounir estime qu’il «est regrettable de voir qu’il n’y a pas un seul responsable national qui est sorti pour dire 'stop, il n’est pas question de religion dans cette affaire’». Même les élus français de confession musulmane et/ou d'origine marocaine n'ont pris la peine de réagir à la polémique pour calmer les esprits alors qu'ils n'ont de cesse de prôner le vivre-ensemble.

Enfin, pour Mounir Liam, l’absence de réactions de la part des autorités marocaines est «un vrai problème». «Dans cette affaire, on aurait vraiment préféré qu’il y ait une position étatique ou même politique, au moins pour se dire que le gouvernement tient compte de la diaspora marocaine», déplore-t-il, en se posant la question «de savoir si cette absence, qui est une erreur regrettable, est volontaire. On veut l’expression de la vérité»

Gilles Simeoni, Jean-Guy Talamoni et le maire de Sisco Ange Pierre Vivoni au tribunal de Bastia / Ph. Pascal Pochard - AFP

« Une marginalisation» due à l'absence du droit de vote ?

Mohamed Saoud, premier vice-président de la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima et membre du bureau politique du Parti de l’Istiqlal pense de son côté que le vrai problème des MRE vient du fait qu’ils sont «marginalisés dans leur double nationalité». Ce natif de Belgique évoque aussi le manque flagrant de prise en compte de la citoyenneté des MRE et cite le fait qu’ils «ne représentent pas un corps électoral».

«Avec cela, il y aura toujours des problèmes. On ne peut pas demander une réaction institutionnelle sans réfléchir au fond de ce problème», nous confie-t-il. Il va plus loin en accusant la laïcité d’être derrière les problèmes liés à l’islam et aux musulmans. «Aujourd’hui, le problème est plus profond et touche l’idéologie de la laïcité, qui est considérée comme une religion», nous indique Mohamed Saoud.

Et d'ajouter que «les Marocains avaient fait preuve d’une ouverture d’esprit lorsqu’ils ont libéré la Corse, puisque le Maroc est le juste milieu entre l’Occident laïc et l’Orient islamiste. Malheureusement, ce sont les 4e et 5e générations qui subissent maintenant les répercutions».

Article modifié le 2016/08/23 à 23h44

Bla bla bla
Auteur : Flo11
Date : le 24 août 2016 à 11h41
Azrock bla bla bla , en justice ce sont toujours les fouteurs de merde qui ramasse le plus , c est bien jolie de vouloir défendre sa communauté mais les responsables de tout ça c est ceux qui était sur la plage , ils ont fait en sorte de provoquer tout un village faut être sans cerveaux quand même , donc la justice va les sanctionné lourdement surtout las bas et vaut mieux pour eux sinon après ils seront en danger !!! Quand tu sème et attise le désordre tu assume point .qui sème le vent récolte la tempête ! Malheureusement ils ont du répondant en face alors faut pas pleurnicher , et juste au passage ils peuvent déjà s estimer d être encore vivant ..
pays civilisé?
Auteur : azrock
Date : le 24 août 2016 à 11h19
un pays civilisé est un pays libre....avec de "grands" Homme.
bouffon
Auteur : azrock
Date : le 24 août 2016 à 11h17
ton arguments concernant le casier judiciaire du CORSE MAROCAIN est un couteau a double tranchant.

Car si on devait faire de même pour les SAUVAGES CORSE tu changerai vite d'argument.
Solidarité raciale
Auteur : Saltenponven
Date : le 24 août 2016 à 10h26
Je sais que sur ce site beaucoup sont aveuglés par la solidarité raciale mais il faut savoir raison garder.

Au moins l'un des trois frères accusés est un délinquant notoire notamment condamné à de l'emprisonnement ferme pour trafic de drogue.

Les autorités marocaines le savent et ne souhaitent pas que leur pays soit assimilé à ça. C'est une position assez hypocrite compte tenu de la place du Maroc dans le trafic mondial du cannabis, mais c'est une position compréhensible.
Emission spécial MRE
2m Radio + Yabiladi.com