Trois cadres de la plus haute instance du parti «islamiste» marocain ont démissionné de leurs postes. Cela fait suite à des divergences de vues sur la marche de ce 20 février, organisée dans plusieurs villes marocaines par des jeunes qui exigent des réformes démocratiques. Ces démissionnaires restent néanmoins membres du parti. Parmi eux, Moustapha Ramid, chef du groupe parlementaire du PJD à l’hémicycle. Ce dernier a participé aux manifestations, contrairement à la position adoptée par son parti que dirige Abdellilah Benkirane.
Le chef de file des pjdistes ainsi que certains mentors de la formation «islamiste» auraient exercé des pressions sur la jeunesse du parti, les obligeant à suspendre leur participation à la marche. Cette attitude du secrétaire général serait motivée par un deal passé avec les autorités, pour la libération de Jamaâ Al Moâtassem, à en croire Maghreb Intelligence. Ce responsable du PJD à Salé (près de Rabat) est incarcéré depuis janvier pour abus de pouvoir.
Quoiqu’il en soit, ces démissions plongent le parti dans une crise sans précédent. Au niveau de la base, des pétitions exigeraient le départ de l’actuel secrétaire général. Beaucoup d’observateurs redoutent en effet que le parti, à défaut de la chute de son actuel bureau politique, ne connaisse une scission dans les prochains jours.