Législatives : Benkirane sera le premier chef de gouvernement candidat sous Mohammed VI

C’est décidé : Abdelilah Benkirane va se présenter aux élections législatives du 7 octobre. La décision a été prise hier soir à l’occasion de la réunion du secrétariat général de la Lampe, indique un média proche du parti de la Justice et du développement (PJD). La veille, la commission des candidatures du PJD à Salé a choisi à une forte majorité de placer le chef du gouvernement à la tête des trois candidats du parti dans ladite circonscription. La désignation reste soumise à l’approbation du secrétariat général, comme l’exige le règlement interne du parti.

Benkirane est représentant de Salé depuis les législatives de 1997. Sauf surprise majeure, il tentera de briguer un 5e mandat dans son fief électoral. Il y a quelques semaines, des voix au sein même du PJD avaient parié sur un éventuel retrait de Benkirane des prochaines législatives. Selon eux, son statut de chef du gouvernement, qui de surcroît veille sur le processus électoral, exige de lui une certaine «neutralité».

Un argument qui n’a pas fait long feu face à la pression de l’aile qui souhaite un engagement personnel du secrétaire général de la Lampe dans le scrutin du 7 septembre. Il faut dire que l’image du parti islamiste et celle de son chef charismatique ne font qu’un. Et auprès des sympathisants de la Lampe, c’est la figure de Benkirane qui prend le dessus sur celle du parti.  

Le premier chef du gouvernement sortant qui se présente à des élections

Cette entrée dans l’arène électorale est une première au Maroc sous le règne de Mohammed VI. Jamais auparavant un chef du gouvernement sortant n’avait pris part à des législatives, que ce soit Abderrahmane Youssoufi, Driss Jettou ou Abbas El Fassi. Ce dernier, pourtant élu à la circonscription de Larache en 2000 et 2007, avait choisi de ne pas se présenter aux législatives anticipées de novembre 2011.

La participation de Benkirane au scrutin du 7 octobre relève également - on s’en doute - du calcul politique. Le secrétaire général du PJD entend mettre toutes les chances de son côté pour qu’il soit appelé à former le prochain gouvernement en cas de victoire de sa formation, même si l’article 47 de la Constitution donne toute latitude au roi pour nommer le chef du gouvernement «au sein du parti politique arrivé en tête des élections des membres de la Chambre des Représentants, et au vu de leurs résultats».