Lors de cette sortie médiatique surprise, Taieb Fassi Fihri, ministre des Affaires étrangères et de la coopération, a indiqué qu’ «en dépit des crises que connaît le monde aujourd'hui, le train des réformes au Maroc avance de jour en jour et il y a une volonté de moderniser l'économie», diffusée, lundi, par la chaîne Al Aoula et rapporté par le ministère des Affaires étrangères.
Au cours d'une émission sur «Les relations extérieures du Maroc: Acquis et challenges», Fassi Fihri, a soutenu que la dynamique de reformes enclenchée par le Maroc sous l’initiative royale continue et permettra au Maroc de moderniser son économie et de faire face aux défis du futur avec plus de force et de détermination. Les chantiers engagés dans ce sens sont des illustrations de cette volonté des autorités de faire du Maroc un pays capable de satisfaire les besoins fondamentaux de ses populations. Le ministre ne semble pas craindre de contestations aussi virulentes qu'en Tunisie ou en Egypte.
La révolution du jasmin, à éviter ?
Parlant de ce contexte actuel de révoltes dans certains pays arabes, le ministre a mis l’accent sur l’impératif de la création d’un espace économique commun profitable à tous. A ce sujet il a fustigé la non-création de l’Union du Maghreb Arabe (UMA) ajoutant que «ce qui s'est produit en Tunisie n'aurait pas eu lieu, si cette Union, du reste incontournable, existait».
A l'issue de cette déclaration, on est tenté se demander quelle est l'appreciation que fait M. Fassi Fihri, de la révolution tunisienne ? Est-ce la manière de faire (manifestations, affrontements, révoltes) que le ministre aurait voulu éviter ? Ou critique-t-il l'objectif de lutter pour des réformes démocratiques et contre le système de Ben Ali ? Ses mots portent à confusion, et semblent indiquer un revirement par rapport à la position officielle affichée trois jours après le départ de Ben Ali de la Tunisie. A ce moment, un communiqué précisait que le Maroc exprimait «sa solidarité avec le peuple tunisien dans son ensemble».