Reputation Institute : Le Maroc mal loti dans le Country RepTrak 2016

Le Reputation Institute a dévoilé hier l’édition 2016 de son «Country RepTrak», qui répertorie cette année la réputation de 70 pays aux yeux des huit puissances économiques mondiales (G8) : Etats-Unis, Japon, Allemagne, France, Russie, Royaume-Uni, Italie et Canada.

Le Maroc, qui ne figurait pas dans l’édition précédente, fait grise mine. Il se situe à la 39^e place avec un score de 51,99 points, enregistrant un recul de 1,7 points. Il arrive juste derrière Cuba (52,11) et devant la Grèce (51,51). A l’échelle du Maghreb, il devance largement l’Algérie voisine, classée 64^e (40,52). La Mauritanie, la Tunisie et la Lybie n’ont pas été prises en compte.

La Suède (78,3) pointe quant à elle en première place du classement, talonnée de près par le Canada (77,8) et la Suisse (77). Suivent respectivement l’Australie (76,8), la Norvège (76,2), la Finlande (75,2), la Nouvelle Zélande (74,7), le Danemark (74,3), l’Irlande (74,1) et les Pays-Bas (73,9). Dix pays qui ont en commun d’être «les plus heureux du monde», «pacifiques» et où le progrès social (santé, éducation) affiche bonne mine. Ils sont également décrits comme étant «sûrs pour les femmes», dotés de «médias transparents» et d’une «croissance économique favorable».

L’Irak ferme quant à elle la marche avec un score de 24,56 points, devancée par l’Iran (29,74) et le Pakistan (31,03). D’une manière générale, les pays étant perçus comme ayant une mauvaise réputation (Chine, Egypte, Qatar, entre autres) sont incontestablement soumis à une dictature ou des instabilités politiques (Arabie saoudite, Nigeria, Russie). En tout, 14 pays ont une forte réputation, contre 50 qui sont perçus comme ayant une réputation faible et vulnérable par le G8.

Le contexte marocain «moyennement favorable» aux investissements

De son côté, le Maroc jouit au sein des pays du G8 d’une bonne réputation en matière de sécurité – condition sine qua non à toute attractivité –, selon une étude sur la réputation internationale du royaume effectuée par le Reputation Institute pour le compte de l’Institut royal des études stratégiques (IRES), publiée le 17 décembre 2015. En revanche, sa production et son éducation laissent à désirer. En d’autres termes, les individus des classes supérieures des pays du G8 – ceux-là mêmes qui ont la capacité d’influer sur des décisions économiques majeures – conservent une bonne opinion du Maroc pour l’activité touristique. Ils considèrent néanmoins le contexte marocain comme «moyennement favorable» aux investissements et ont une mauvaise opinion de la production du pays, ses marques et sa technologie.

Autant de facteurs clés qui influent particulièrement sur la réputation d’un pays, capables de dynamiser le tourisme, les investissements étrangers, les exportations et les relations diplomatiques, notamment. Une économie développée (pays contributeur à la culture mondiale, haute qualité des services et produits, marques connues) pèse pour 26,9 % dans la balance d’une bonne réputation, selon le Reputation Institute. Un environnement chaleureux (convivialité et accueil, beauté du pays, mode de vie agréable) y participe quant à lui à hauteur de 36 %, contre 31,7 % pour un gouvernement efficace (environnement propice aux affaires, fonctionnement efficace des institutions, progrès social, politiques économiques, pays éthique et sûr).