Maroc : Le roi lance la Fondation Mohammed VI des oulémas africains

Le 25 juin 2015 était publié au Bulletin officiel le Dahir portant création de la Fondation Mohammed VI des oulémas africains. Il a fallut attendre un an pour voir le roi du Maroc installer les membres du conseil supérieur de cette nouvelle institution à la mosquée de l’université Al Qaraouiyine à Fès. L’emplacement choisi représente d’ailleurs tout un symbole. Depuis des siècles, ce haut lieu de savoir et de science unit en effet le royaume et le continent.

Dans une Afrique menacée par l’extrémisme prôné par des groupes radicaux tels que Boko Haram et AQMI, la fondation se veut être le vecteur d’un islam tolérant, celui du juste milieu. L’instance a pour principal devoir «de faire connaître l’image réelle de la religion tolérante de l’Islam et de promouvoir ses valeurs que sont la modération, la tolérance et la volonté de coexistence» a déclaré le souverain dans une allocution devant les oulémas.

Un conseil supérieur exclusivement masculin

Pour répondre à certaines voix qui pourrait avancer que la mise en place de la Fondation obéit à des calculs politiciens du Maroc, Mohammed VI a tenu à préciser que la création de «cette institution ne fait pas suite à une contingence fortuite, pas plus qu’elle ne vise à réaliser des intérêts étriqués ou éphémères». C’est plutôt une initiative qui procède d’une  «conception intégrée de la coopération constructive et d’une volonté de répondre concrètement aux demandes de nombre de pays africains frères, en matière religieuse», ajouté le souverain.

Côté organisation, le conseil supérieur de la Fondation Mohammed VI des oulémas africains est composé de 31 religieux de différentes nationalités. Le ministre des Habous et des Affaires islamiques, Ahmed Taoufiq, est le seul marocain à y siéger en sa qualité de président délégué. Par contre, aucune femme n’a eu accès au conseil de l’institution même s’elles étaient nombreuses, hier après-midi, à assister la cérémonie de lancement de la Fondation.   

Pour financer la fondation, les projets de loi de finances devront consacrer un budget au son fonctionnement dès l’année prochaine. En attendant c’est au ministère des Habous et des Affaires islamiques de lui fournir les ressources financières nécessaires.