Seuls 16 congressmen demandent à Obama de réviser sa politique marocaine

Le Maroc peine à mobiliser ses alliés au sein du Congress. Sur les 530 membres environ que compte l’instance (100 pour le Sénat et 435 à la Chambre des représentants), seuls 16 congressmen -républicains et démocrates- ont apposé leurs signatures à une lettre demandant à Barak Obama de réviser sa politique vis-à-vis du Maroc. La missive rappelle au locataire de la Maison blanche que le royaume est «notre allié le plus ancien et le plus solide dans une partie du monde qui se caractérise par sa grande importance». En conséquence, les 16 signataires réclament du président d’accorder une «plus grande visibilité» au rôle joué par Rabat sur la scène régionale.

Louer le registre du Maroc dans les droits de l’Homme

L’initiative constitue une nouvelle riposte de Rabat contre le rapport du département américain d’Etat sur les droits de l’Homme au Maroc, «entaché d’erreurs factuelles et de fausses allégations», selon la version officielle. Les signataires de la lettre soulignent que le «Maroc est le seul pays de la région à avoir mis en place avec les Etats Unis, depuis 2006 et à la demande du Royaume, un dialogue continu sur les Droits de l'Homme qui se veut un forum ouvert pour un échange objectif et constructif sur ces questions». Un reproche adressé directement aux services de John Kerry habilités à s’assurer de la véracité des informations recueillies sur d’éventuels cas de violations ou de torture avec le ministère de l’Intérieur, et ce par une opérationnalisation d’un mécanisme ayant 10 ans d’existence.

Cette intervention des 16 congressmen intervient deux semaines après la publication d’une tribune de Dov Zakheim, ancien sous-secrétaire d'Etat américain à la défense de l’administration Obama, dénonçant le contenu du rapport du département d’Etat sur les droits de l’Homme au royaume. «La partie consacrée au Maroc est d’un tiers plus longue que celle réservée à Cuba» ou à l’«Iran», a-t-il ironisé.

Mais jusqu’à présent, le Maroc n’est pas encore parvenu à rallier d’illustres noms de la politique américaine à sa cause. Pour mémoire en Juin 2007, à un mois du lancement des négociations directes à Manhasset entre le Maroc et le Polisario, 15 hauts responsables américains avaient demandé, dans une lettre au président Georges W. Bush, de soutenir le plan d’autonomie au Maroc. Parmi les signataires figuraient notamment Mme Madeleine Albright, ancienne chef de la diplomatie sous le deuxième mandat de Bill Clinton, Frank Charles Carlucci, ex-secrétaire à la Défense sous la présidence de Donald Reagan, Mme Hazel O’Leary, ex-secrétaire à l’Energie de Clinton I ou encore le général Wesley Clark, ex-commandant suprême de l’OTAN.