Le nouveau rapport du département américain d’Etat sur le terrorisme ne devrait pas susciter cette fois l’ire des autorités marocaines. Le document, contrairement au précédent sur les droits de l’Homme, ne tari pas d’éloges sur les efforts du royaume dans la lutte contre les partisans de groupes radicaux, tels Daesh, Aqmi ou Al Qaida. Usant de phrases courantes, le texte qualifie l’engagement antiterrorisme du royaume de «complet».
Une politique qui allie un durcissement de la législation et une série d’opérations de démantèlement de cellules d’aspirants jihadistes. Celles-ci ont monté d’un cran, notamment depuis la création du Bureau central d'investigation judiciaire, le bras armé de la DGST. En 2015, souligne le rapport, le parlement a durci l'arsenal juridique contre le ralliement ou la tentative de rejoindre les rangs d’entités terroristes et le recrutement pour le compte d’organisations terroristes par de lourdes peines d’emprisonnement oscillant entre 5 et 15 ans.
Présence sur l’international
La volonté marocaine de faire de la lutte antiterrorisme une «priorité absolue» se traduit par une adhésion effective à de nombreuses initiatives internationales. Le rapport américain cite en effet la co-présidence du royaume, au côté des Pays-Bas, du Forum Mondial contre le Terrorisme.
Rabat, de par son engagement depuis des années, dans le combat des mouvements radicaux violents a acquis une expérience en la matière. Une expertise qu’elle partage avec des unités d’armées en provenance de certains pays africains (le Tchad, le Mali et la Côte d’Ivoire) qui suivent des stages d’entraînements au Maroc, annonce le texte. Cependant, ci la coopération entre Rabat et certains Etats du continent est plutôt prometteuse, celle avec Alger est toujours otage du conflit du Sahara occidental, déplore le rapport. Une situation maintes fois pointée du doigt par Abdelhak El Khayam, le patron du BCIJ, lors de ses nombreuses sorties médiatiques.
Le document du département d'Etat rappelle sommairement la coopération entre Rabat et Washington, soulignant que des éléments de la DGSN et de la gendarmerie bénéficient de stages de formations aux Etats-Unis. Et depuis 2015, la Haute délégation de l’administration pénitentiaire a sollicité une assistance américaine dans la gestion des prisons du royaume. Une «américanisation» des centres de détention vivement dénoncée par la Coordination de défense des détenus islamistes.