Panama: Le voyage d'une élue au Maroc fait polémique

Sa tentative de s’expliquer n’y changera rien. La première vice-présidente du parlement panaméen Katleen Levy est sous le feu roulant des critiques dans son pays après avoir «osé» faire du tourisme au Maroc avec 4 de ses collègues en marge d’une mission officielle de son pays, rapporte la presse locale.

A l’invitation du parlement marocain, la vice-présidente panaméenne conduit une délégation de 5 députés pour rencontrer des hauts responsables marocains du ministère des Affaires étrangères et des députés marocains. Objectif du voyage: renforcer les liens de coopération entre le Maroc et le Panama. La vice-présidente et sa délégation s’en sort plutôt bien avec l’octroi par le Maroc de 10 bourses d’études de 50.000 dollars chacune à des étudiants panaméens pour des filières n’existant pas chez eux. Jusqu’ici tout va bien.

Mais, c’est une photo, une seule, qui a déclenché le «scandale». Tout de suite après cet agenda chargé, la vice-présidente et sa délégation demandent à l’ambassadrice du Panama au Maroc où ils peuvent contempler des chameaux et visiter un souk. La diplomate leur indique la ville de Marrakech. Une fois dans la ville ocre, Katleen Levy partage sur twitter une photo d’elle posant avec un chameau. Il n’en fallait pas plus pour que l’«indignation» gagne le pays.

Sur les réseaux sociaux, les critiques fusent. On reproche à la vice-présidente, appartenant par ailleurs au parti au pouvoir, de dilapidation de l’argent public en transformant une voyage officiel en promenade touristique. Selon la presse locale, les frais du voyage pour Katleen Levy et ses accompagnants s’élèvent à près de 55.000 dollars.

Katleen Levy a dû s’expliquer dans la presse, disant avoir épuisé l’agenda des rencontres de sa mission avant de faire cette petite escapade touristique, sans vraiment convaincre. Elle devrait remettre à l’assemblée nationale un rapport de 20 pages sur les retombées de sa mission officielle. Toutes les préoccupations de ses critiques sont de savoir si la vice-présidente payait de sa poche ou si la facture totale était réglée par l’Etat panaméen. Mais, il faudra lire le rapport pour savoir si elle va y inclure sa randonnée polémique dans la ville ocre.