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Grand Angle

Le torchon brule entre l’OFPPT et ses nouveaux formateurs contractuels

Une aventure qui commence mal entre employeur et nouvelles recrues. A l’Office de la Formation Professionnelle et de la Promotion du Travail (OFPPT), administration et formateurs contractuels (FC) récemment engagés, se regardent déjà en chiens de faïence. Les contractuels accusent l’office d’avoir modifié à leur détriment et à leur insu, les contrats de travail sur la base desquels ils avaient été engagés. Leurs grèves et sit-in sont venus s’ajouter au mouvement d’humeur d’autres contractuels, plus anciens à l’OFPPT. Plongeant l’office dans une véritable crise.

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Lors d'un sit-in des enseignants contracteuls
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C’est une ambiance éclectique qui règne dans la famille des formateurs. Aux actions entreprises par leurs aînés contractuels qui exigent d’être titularisés, sont venues s’ajouter celles des toutes nouvelles recrues de l’OFPPT. Les nouveaux formateurs contractuels, dont l’idylle avec l’office n’a démarré qu’en septembre 2010 ne comprennent toujours pas les changements opérés sur les termes de leurs contrats de travail avec leur nouvel employeur.

Contrairement à ce qu’ils avaient signés, ils se seraint retrouvés, une fois le travail entamé, avec quelques  mauvaises surprises. Les heures de travail avaient non seulement augmentées, mais le salaire avait également baissé pour certains.

Des clauses du contrat modifiées?

En effet, au tout début du concours organisé par l’OFPPT au niveau national pour les engager en tant que contractuels, il était prévu que le salaire mensuel tournerait autour de 8000 dhs brut, pour 30 heures par semaine, en plus des heures supplémentaires qui seraient payées. Ce statut de contractuel d’un an renouvelable ne devait toutefois pas excéder trois ans. Mais un changement aurait eu lieu une fois ce concours terminé.

Le contrat était devenu moins avantageux (salaire de 6000 dhs brut pour 30 heures hebdomadaire). Ce qui n’a pas empêché les admis de le signer, une majorité le jugeant encore intéressant. Il ne restait donc que la phase de validation par la direction générale de l’OFPPT à Casablanca. Et c’est là que tout aurait changé, d’après une source qui souhaite garder l’anonymat.

Les salaires baissent, les horaires grimpent

Les contrats étaient certes signés par les nouveaux enseignants contractuels, mais pas paraphés. Ils devaient donc être retournés aux nouveaux admis. Ces derniers les ont reçus sans savoir que les premiers feuillets avaient été modifiés ! Au lieu des 30 heures hebdomadaires, les horaires étaient allongés à 36 heures, voire même 45 heures pour les moins chanceux. Certains ont même vu leur salaire brut de 6000, baisser à moins de 5000 dhs. Comme le cas de cette personne qui s’est retrouvée avec moins de 4500 dhs brut. De niveau Bac+5, elle a été déclassée à Bac+3, car son Master 2 n’est pas été reconnu comme un diplôme d’ingénieur ou assimilé.

Des grèves et des licenciements

Face à cette situation, les enseignants ont essayé de se faire entendre par une grève. Mais la direction de l’OFPPT qui a démenti ces accusations dans la presse arabophone (Assabah) aurait répondu par le bâton. Une centaine de personnes auraient ainsi été ménacées de licenciement à Rabat et à Casablanca. Ce qui a fini par installer la peur chez les enseignants et de les pousser à accepter les nouvelles règles du jeu.

Les plus anciens aussi

Quant aux autres contractuels qui les ont précédés à l’OFPPT, les rapports seraient encore plus exécrables avec l’administration. Pour ces anciens, la revendication principale est l'intégration, persiste Azouz El Hadri, secrétaire national du syndicat des formateurs contractuels. Ils exigent également de la part de la direction de leur délivrer des bulletins de paie et autres attestations de travail qu’ils n’avaient jamais reçus auparavant durant les six  années passées à l’OFPPT ! Plus décidés, ils ont organisés plusieurs sit-in et observé même une grève de la faim en début janvier.  

L'office dément et accuse

L’OFPPT, pour sa part avait publié un communiqué pour dégager en touche les accusations des contractuels. L’office accusait à son tour certains de ces FC grévistes de lui avoir présentée de «fausses attestations de travail et des dossiers falsifiés».

C’est donc le dialogue de sourds dans la famille des formateurs et promoteurs de l’emploi. Les grévistes quant à eux, s’attendent déjà à de nouvelles «saignées» dans leurs rangs. L’examen  de «capacité» annuelle qu’effectue la direction de l’office risque de leur être très douloureux. L’année dernière, confient-ils, 1400 contractuels avaient été emportés lors de cette épreuve.

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