Le n°1 du Bureau central des investigations judiciaires (BCIJ) s’est confié au quotidien The Sun. Le chef de l’antiterrorisme au Maroc a saisi l’occasion pour mettre en garde les autorités britanniques contre de possibles attaques chimiques de Daesh sur leur territoire. Abdelhaq El Khayam a ainsi rappelé que ses services avaient réussi à démanteler, le 18 février, un projet d’attentat similaire. Les présumés terroristes avaient préparé dans trois jarres des mélanges létaux dont la dangerosité a été confirmé ensuite par des analyses. Selon le rapport scientifique révélé par le BCIJ, il s’agissait même d’armes biologiques.
Des enfants entrainés pour mener des attentats chimiques
El Khayam n’exclut pas la possibilité que des partisans de l’organisation de l’Etat islamique usent du même procédé pour frapper la Grande-Bretagne et d’autres pays de l’Union européenne. Il a ensuite expliqué que les substances saisies par les éléments du BCIJ dans une maison à El Jadida étaient faciles à trouver dans n’importe quel marché, aussi bien au Maroc qu’ailleurs.
Il appuyé son avertissement en révélant la stratégie de l’EI en ce sens. «Ils ont déjà embrigadé des enfants et nous savons qu’ils apprennent dans leurs camps comment manier (ces produits) dans des attaques terroristes en Europe». «Ils peuvent utiliser de produits rudimentaires en vue de développer leurs armes. C’est simple à faire», a-t-il affirmé.
«La France et la Belgique ne font pas assez»
The Sun rappelle, par ailleurs, que c’est le Bureau central d’investigations judiciaires qui avait informé les services de renseignements français du lieu où s’était retranché Abdelhamid Abaaoud, présenté comme étant le cerveau présumé des attentats de Paris du 13 novembre. La publication britannique fait également état de la participation d’éléments du BCIJ à l’enquête en cours sur les attaques du 23 mars en Belgique.
Dans ses déclarations au The Sun, Abdelhaq El Khayam s’est même permis de pointer du doigt l’insuffisance des stratégies sécuritaires de la France et de la Belgique. «Ils ne font pas assez pour faire face à la menace de l’Etat islamique, de plus en plus sérieuse dans les deux pays». «La Belgique est en train de devenir le Daesh de l’Europe», a-t-il fini par conclure.