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Grand Angle

Maroc : El Fizazi veut concurrencer le PJD avec une association politique et prédicatrice

Après des années d’attente et de réflexion, Mohamed El Fizazi annonce la création dans les prochaines semaines d’une «association politique, prédicatrice et éducatrice». Le salafiste entend se positionner comme le rassembleur des islamistes qui ne se retrouvent pas dans le discours du PJD.

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Mohamed El Fizazi est sur le point de réaliser un rêve qu’il caresse depuis sa sortie de prison en avril 2011, à savoir prendre la tête d’un mouvement politico-islamiste. Après quatre années d’attente, cet objectif parait plus que jamais à sa portée. A moins d’un rebondissement de dernière minute, il devrait être intronisé par ses «frères» pour prendre les commandes d’une «association politique, prédicatrice et éducatrice».

L’imam de la mosquée Tarik Ben Zyad à Tanger a déjà commencé la promotion de son projet sur les réseaux sociaux. Il lance ainsi un appel aux jeunes qui «écoutent des parties à l’intérieur ou à l’extérieur» pour le rejoindre. Se voulant rassurant, El Fizazi assure que son initiative s’inscrit dans le respect total des «fondements de la nation», «l’intégrité territoriale», le «concept de la citoyenneté réelle», la «religiosité modérée» et la «commanderie des croyants, la garante de l’unité de la Oumma et de l’unité de ce peuple».

El Fizazi le rassembleur ?                                     

Mohamed El Fizazi place même la barre un peu plus haut en affirmant que son projet ambitionne d’ «unifier» toutes les sensibilités salafistes marocaines. Son pari semble audacieux. Pour y arriver le cheikh annonce sur sa page facebook que deux de ses proches collaborateurs, Hassan Khattab et Abderrazzak Soumah, graciés le 6 novembre 2015, sillonnent actuellement le Maroc pour tenter de convaincre une majorité d’islamistes pas encore engagés politiquement de rallier son mouvement. Et ils sont nombreux.

Beaucoup ne se retrouve pas en effet ni dans le discours du PJD ni dans celui du parti Annahda wal Fadila (Renaissance et Vertu) de Mohamed Khalidi. Cette formation a échoué à fédérer toutes les factions salafistes sous sa bannière. Son alliance avec d’anciens détenus pour terrorisme, dont Abou Hafs, gracié en 2012, a montré ses limites. En témoigne le très mauvais score réalisé par le PRV lors des élections communales du 4 septembre. Alors qu’il avait présenté 1 329 candidatures, le parti n’a réussi à décrocher que 54 sièges. Depuis Abou Hafs a pris ses distances avec le parti pour voler de ses propres ailes et véhiculer de lui l’image du religieux très modéré aux positions proches de celles des modernistes.

Dans ce contexte, Mohamed El Fizazi a une chance de réussir son pari. Ses principaux atouts sont sa proximité avec des symboles de l’Etat marocain et une confiance des Saoudiens, les tuteurs du salafisme international.

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Auteur : ahmed 3
Date : le 14 janvier 2016 à 19h06
Qu' ils sont nul ses intégristes.Il faut que l'état marocain prennent ces responsabilités et mettre ses gens hors d'État de nuire.
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