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Grand Angle

Italie : Des MRE cherchent la vérité sur la mort de leur fils expulsé pour ses positions pro-Daesh

La mort à l’étranger d’un jeune Marocain après son expulsion d’Italie interpelle des membres de la communauté MRE. Le lieu et les circonstances de son décès toujours méconnus, sa famille cherche la vérité. Détails.

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Oussama Khachia n’est plus. L’homme de 31 ans est récemment mort, plusieurs mois après avoir été expulsé de l'Italie où il a grandi, en raison de ses positions pro-Daesh, rapporte la presse italienne.

Brahim, son père, était au Maroc quand il a appris le 14 décembre dernier le décès de son fils. «J’ai reçu un appel à partir d'un numéro privé. L’homme au bout du fil m'a juste dit qu’Oussama était mort et m'a présenté ses condoléances», a-t-il raconté au site d’information Varese News. «Cette personne a certainement eu accès aux documents de mon fils, puisqu’il avait nos numéros de téléphone, qu’Oussama a toujours gardés dans une poche. Il a juste dit qu'il est mort», a-t-il ajouté.

Sa famille regrette le procédé des autorités italiennes

Dans les faits, Oussama avait été expulsé en février dernier par le ministre italien de l’Intérieur, en raison de ses publications sur les réseaux sociaux, Twitter notamment, jugées favorables à Daesh. Mais selon les informations obtenues par la presse auprès des enquêteurs, le jeune homme -alors technicien dans une entreprise de la place- ne représentait pas un danger réel et actuel. Mais les autorités ont estimé qu’il aurait pu à la longue être manipulé par les groupes terroristes avec qui il était en contact à distance.

Dans le village de Brunello où il résidait avec les siens, la famille Khachia serait très connue. Et cette affaire a davantage braqué les projecteurs sur elle. La sœur d’Oussama regrette encore la manière dont les choses se sont passées pour son frère. «L'Etat l'a expulsé pour ses opinions, sans aucun procès. Sa vie a été détruite. Après son expulsion, il a été retenu au Maroc pour un interrogatoire de 24 heures», explique Amina. Pour elle, le gouvernement italien «a juste voulu prouvé» qu’il faisait quelque chose sur la question du terrorisme.

A partir du Maroc, Oussama s’était rendu en Suisse, grâce à sa femme italo-suisse. Mais il a également été expulsé de ce pays. «Le Maroc a dit qu'il est parti clandestinement, mais ce n'est pas vrai. En réalité, les autorités marocaines ne savaient pas qu'il avait aussi le permis de séjour suisse. Sa femme lui manquait et il l’a rejoint à Zurich. Mon père l'a même accompagné à l'aéroport», explique la jeune femme. Elle regrette que son frère n’ait pas pu mener une vie stable car il était tout le temps surveillé. «Il avait obtenu un emploi à 7 000 euros par mois, parce qu'il a des mains en or comme soudeur. Mais il n’arrivait pas à bien faire son travail. Il m’a dit qu’il avait toujours quatre types à ses trousses. Il n’arrivait pas à fermer l’œil de la nuit. Il vivait comme un fugitif».

Il est peut être mort en Syrie, au Maroc ou ailleurs selon son père

La mère d’Oussama reste quant à elle inconsolable. Elle a eu des nouvelles de son fils pour la dernière fois en juillet dernier pendant le Ramadan. «Depuis, nous n’avons plus eu le moindre contact, ni au téléphone, ni par messagerie», confie-t-elle. Le jeune homme est apparu dans un reportage de la télévision suisse en novembre dernier, mais la famille estime qu’il a été réalisé plus tôt.

Pour l’instant, le lieu exact ainsi que les circonstances du décès d’Oussama restent mystérieux. Plusieurs médias italiens pensent qu’il est mort en Syrie. «Et s’il avait été tué au Maroc ou ailleurs ?», demande son père qui préfère ne pas trop vite aller en besogne. «Je ne sais pas où est le corps de mon fils. Je demande à chacun d'attendre [avant d’affirmer quoi que ce soit]». Aujourd’hui, la famille Khachia n’espère qu’une chose, retrouver le corps de d’Oussama.

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