Etats-Unis : Donald Trump dans sa surenchère islamophobe veut fermer les frontières aux musulmans

Donald Trump ne rompt toujours pas avec sa surenchère islamophobe. Il a appelé, lundi soir, à l’«arrêt total et complet des entrées des musulmans aux Etats-Unis, jusqu’à ce que les autorités de notre pays puissent comprendre ce qui se passe», rapporte la presse américaine. D’après lui, c’est la mesure qui s’impose après la fusillade perpétrée à San Bernadino en Californie par un couple radicalisé et faisant 14 morts mercredi 2 décembre 2015.

«Sans regarder les résultats des différents sondages, il est évident pour tous que la haine [motivant ces attaques] dépasse l’entendement», a ajouté ce candidat favori à l’investiture républicaine en vue des présidentielles 2016. Il estime que la fermeture des frontières permettra aux autorités de déterminer «d’où vient cette haine» et de comprendre «la dangereuse menace» qu’elle représente pour les Etats-Unis. «Notre pays ne peut pas être victime d’affreuses attaques perpétrées par des gens qui croient seulement au Jihad et n’ont aucun sens de la raison et du respect de la vie humaine», a-t-il dit, promettant à son auditoire de faire à nouveau des Etats-Unis une grande nation, s’il est élu président.

Un maire démocrate répond en interdisant Trump d'accès à sa ville

La sortie médiatique de Trump a suscité une forte indignation d’autant plus que la veille, le président Obama avait appelé à éviter tout amalgame suite à la tuerie. Et la Maison Blanche a très vite réagi aux propos du candidat républicain, estimant qu’il décrit la situation «comme une guerre entre les États-Unis et l'Islam». «C’est totalement contraire à nos valeurs en tant qu’Américains... C’est également contraire à notre sécurité», a déclaré Ben Rhodes, conseiller adjoint à la sécurité nationale du président Obama. Pour la favorite démocrate Hilary Clinton, la proposition de son adversaire républicain est «condamnable». «C’est un préjugé, et cela nous divise. Donald Trump ne comprend rien. Cela affaiblit notre sécurité», a-t-elle jugé.

Le maire démocrate de St Petersburg, Rick Kriseman, a pour sa part réagi ce matin, en annonçant dans un tweet, qu'il interdit le candidat républicain d'accès à sa ville, «jusqu'à ce que nous comprenions entièrement la menace dangereuse que représentent tous les Trump». Le tweet fait actuellement le tour de la Toile.

I am hereby barring Donald Trump from entering St. Petersburg until we fully understand the dangerous threat posed by all Trumps.

— Rick Kriseman (@Kriseman) 8 Décembre 2015

«Incapable» de diriger les Etats-Unis

Même au sein de sa famille politique, Trump essuie des critiques, notamment parmi ses rivaux dans la course pour les primaires républicaines. «C’est une autre raison pour laquelle, il est tout à fait incapable de diriger les Etats-Unis», a estimé le Gouverneur de l'Ohio, John Kasich. Plusieurs autres candidats républicains se sont exprimés sur Twitter. Parmi eux, Jeb Bush. Il estime le favori républicain «déséquilibré».

Donald Trump is unhinged. His "policy" proposals are not serious.

— Jeb Bush (@JebBush) 7 Décembre 2015

Les Français comparent Trump à Le Pen

Les réactions fusent sur les réseaux sociaux. De nombreux internautes à travers le monde dénoncent les propos du candidat républicain. Certains français comparent ses idées avec celles du Front Nationall (FN) en France. 

#Trump aux States ,les #LePen en France ....ils ont vraiment un souci avec les musulmans les blonds ????

— stefappriou (@stefappriou) 8 Décembre 2015

Si un jour on a #Trump et #LePen au pouvoir, je vous raconte pas le bordel mondial. Je vote Mickey en Papouasie #Regionales2015 #Regionales

— Clément (@ClementHuyghe) 7 Décembre 2015

Propos extrémistes et racistes selon Dar al-Iftaa

Au sein de la grande communauté musulmane mondiale, Dar al-Iftaa– la plus haute autorité religieuse d’Egypte- a dénoncé des «remarques extrémistes et racistes» de la part de Trump, rapporte l’Orient du jour. «Il est injuste de vouloir punir tous les musulmans juste à cause d'un groupe d'extrémistes», a-t-elle fait remarqué, soulignant qu’aucune religion, ni aucun pays ne peut être tenu pour responsable de l’extrémisme et du terrorisme.

«Cette vision hostile à l'islam et aux musulmans va attiser les tensions au sein de la société américaine», «conduira au conflit» et «donnera des opportunités aux extrémistes de tous bords pour accomplir leurs actes criminels», avertit cette organisation dirigée par le grand mufti.