Nouvelle politique de voisinage de l’UE : Le Maroc davantage sollicité en matière de sécurité

La coopération sécuritaire est au cœur de la nouvelle politique de voisinage de l’Union européenne (UE). C’est ce qui ressort du rapport de réexamen de la politique européenne de voisinage (PEV) présenté hier, mercredi 18 novembre, à Bruxelles par la chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini et commissaire européen chargé du voisinage, Johannes Hahn.

Intensification des contacts

Ces dernières années déjà, le besoin se faisait ressentir avec la montée de la menace terroriste. Et les attentats du 13 novembre dernier à Paris n'ont fait que renforcer l’urgence. «Plus que jamais […], il apparaît nécessaire d'intensifier notre coopération avec nos voisins dans ces domaines», indique la commission. «L'UE a l'intention d'intensifier les contacts avec les autorités des pays partenaires qui traitent de questions ayant trait à la sécurité», ajoute-t-elle. Et parmi ces pays, le Maroc est l’un des principaux alliés de l’Union dans le domaine sécuritaire. D’ailleurs, les enquêtes actuellement réalisées suite aux attentats de Paris en sont une fois de plus la preuve, puisque selon les révélations faites mercredi par l’agence Reuters, le Maroc aurait fourni des renseignements à la France.

Dans le cas spécifique de la lutte contre le terrorisme, l’UE entend travailler avec ses partenaires «dans le but de prévenir la radicalisation». Mais la coopération sécuritaire pourrait également porter sur la désorganisation de la criminalité organisée, la lutte contre la cybercriminalité, l’atténuation des risques chimiques, biologiques, radiologiques et nucléaires, ainsi que la gestion des crises et des réactions inhérentes.

Favoriser la stabilité économique et sociale

Estimant que l’essor économique et social des pays et de leurs citoyens rime avec sécurité, l’Union prévoit de soutenir les efforts de ses voisins en vue d’élaborer des politiques visant à favoriser la stabilité sociale de leurs citoyens. «Les conflits, le terrorisme et la radicalisation nous menacent tous, mais la pauvreté, la corruption et la mauvaise gouvernance sont aussi des sources d'insécurité», a expliqué Johannes Hahn.

Dans le but d’élargir les horizons économiques de ses voisins et promouvoir la prospérité des deux côtés de la rive méditerranéenne, la commission propose un renforcement des partenariats. Pour le cas du Maroc, elle évoque toute particulièrement l’accord de libre-échange en cours de négociation. Selon la même source, les occasions de dialogue politique devraient se multiplier en 2016 au niveau ministériel, afin «d'optimiser les avantages que pourront tirer les deux parties».

Par ailleurs, la coopération sécuritaire ne concernera pas uniquement la lutte anti-terrorisme, mais devra également répondre aux défis transversaux liés aux migrations, tels que le trafic de migrants, la traite des êtres humains, les problèmes de cohésion sociale, ainsi que la protection et la gestion des frontières. L’autre volet touche la sécurité énergétique, en vue de lutter contre le réchauffement climatique.

Rappelons que l’instrument de voisinage européen prévoit un budget de plus de 15 milliards d’euros pour la période 2014-2020, afin d’atteindre tous ses objectifs avec ses voisins. Et dans sa nouvelle PVE, l’UE s’engage à «lever des fonds supplémentaires considérables», en mobilisant la facilité d’investissement en faveur de la politique de voisinage (FIV) et avec l’appui des grandes institutions financières internationales.