Dans le sillage du procès qui s’ouvre aujourd’hui même concernant la demande de libération introduite par ses avocats, l’hebdomadaire Newsweek a offert sur son site une tribune à Abla Chekkouri, la femme de Younes Chekkouri. Ce dernier, libéré il y a un mois et demi de Guantanamo après 13 ans de détention, est détenu à la prison de Salé en dépit d’une lettre du ministère américain de la Justice reconnaissant que les preuves retenu contre Younès Chekkouri étaient peu fiables.
Dansa sa tribune, Abla Chekkouri évoque ses craintes de ne pas voir son mari libéré en dépit des assurances diplomatiques entre les Etats-Unis et le Maroc. Selon une entente entre les deux pays, Younès Chekkouri ne devait pas être poursuivi et ne devait pas être détenu plus de 72 heures. «Il [son mari] rentrait à la maison au Maroc. Le gouvernement avait paraît-il reçu des "assurances diplomatiques" du Maroc garantissant sa libération rapide», écrit-elle. «Mais un mois et demi plus tard, je vis mon cauchemard. Mon mari est toujours en prison», poursuit-elle évoquant sa difficulté d’aller à ce procès à huis-clos où son mari pourrait être poursuivi pour les motifs et sur la base des mêmes preuves que le ministère de Justice avait jugé peu fiables.
Il faut rappeler qu’à l’ouverture du procès en octobre dernier, les avocats ont produit la lettre devant le juge anti-terroriste qui avait décidé de reporter le procès au 4 novembre courant en attendant plus d’explications des autorités américaines.
Abla Chekkouri qui a parlé à son mari pour la dernière fois en août explique que l’assurance diplomatique a suscité l’espoir d’une libération pour elle et son mari. Devant ses craintes, elle s’en remet au secrétaire d’Etat américain aux Affaires étrangères. «Monsieur le secrétaire, je ne vous demande qu’une chose. Pousser le gouvernement marocain à respecter ses promesses en faisant libérer mon mari de prison. Après 14 ans d’injustice, je veux juste que ce cauchemar se termine. Je veux juste que Younès retourne à mes côtés», conclut-elle.