France : Les cours d'islam à l'école dès la rentrée 2016 en Alsace-Moselle ?

L’islam pourrait faire son entrée dans les programmes des écoles publiques d’Alsace-Moselle à partir de la rentrée 2016, selon des révélations faites par le Figaro ce week-end.

«Les autorités religieuses catholiques et protestantes planchent actuellement sur la rédaction d'un programme qui serait un éveil culturel et religieux à toutes les grandes religions monothéistes, et destiné aux élèves qui le voudront, sans distinction de religion», indique le quotidien, ajoutant qu’un expert musulman participera à la préparation de ce programme pour le volet islam.

Les cours démarreraient dès la rentrée 2016 et concerneraient dans un premier temps les lycées dont la part des élèves de confession musulmane est importante. En outre, ces enseignements seraient dispensés par des imams formés qui devraient être titulaires d’un Bac+5.

Rétablir une inégalité

C’est dans foulée des attentats de Paris en Janvier dernier que les religieux catholiques, protestants et juifs d'Alsace-Moselle ont penser à intégrer l’enseignement de l’islam à l’école, conformément au concordat de 1801 qui reconnait et organise les cultes catholique, protestant luthérien, réformé et juif. Une initiative qui a été fortement encouragée par le préfet. Il a à cet effet mis en place, en mai dernier, un groupe de travail chargé d’étudier la question et constitué de responsables musulmans régionaux, d'universitaires, ainsi que du rectorat et d'élus de la métropole.

La révélation d’une probable introduction de le l’islam à l’école pour la rentrée 2015 avait suscité la polémique, dans le milieu politique notamment. Aujourd’hui, le préfet entend relancer «le débat inter-religieux».

Au sein de la communauté musulmane, ce projet d’extension des cours de religion à l’islam réjouit. D’autant plus qu’il s’agit également d’une importante doléance des responsables musulmans de la région après les attentats de janvier. «Les élèves de confession musulmane subissent une inégalité», a estimé Murat Ercan, président du conseil régional du culte musulman d'Alsace (CRCM). «Ils ont besoin d'être reconnus par la République. Dans les discussions que nous avons avec la préfecture et l'Éducation nationale, nous avons la conviction qu'il est possible d'avancer», a-t-il ajouté.