Sit-in et grève de la faim, le comité de soutien à Ali Aarrass monte au créneau en Belgique

«Nous sommes sans nouvelles de mon frère depuis. Nous ne savons pas s’il est dans le coma, si ses organes vitaux fonctionnent correctement… même pas un numéro de téléphone pour le joindre», confie à Yabiladi avant d’éclater en sanglots Farida Aaarrass la sœur du prisonnier belgo-marocain Ali Aarrass.

Au moment où elle s’exprime, elle est avec «une centaine de personnes» -selon le porte-parole du Comité Free Ali, Luk Vervaet- devant l’Ambassade du Maroc en Belgique. Tous sont venus pour un sit-in organisé, afin d’obtenir des explications sur l’état actuel d’Ali Aarrass. Il aurait été emmené «de toute urgence à l’hôpital Avicenne de Rabat mardi matin» après 64 jours de grève de la faim, selon le site d’information belge Le Soir, d'après les informations transmises à Farida par l’avocat de son frère.

L'ambassade préfère communiquer par écrit

«Depuis que nous sommes devant l’ambassade, ils ne veulent pas nous recevoir. Personne ne veut nous parler», regrette M. Vervaet. «Le problème c’est que pour que l’avocat au Maroc puisse avoir des nouvelles, il doit passer par toute une procédure. Ici [devant l’Ambassade, ndlr] on demande qu’on nous dise au moins dans quel état il se trouve. On leur a dit que s’ils ne veulent pas nous recevoir dans les locaux, que quelqu’un sorte au moins pour nous dire quelque chose. Mais ils refusent catégoriquement», explique Farida.

Joints par nos soins, l’ambassade du Maroc à Bruxelles n’entend pas les choses de cette oreille. «On leur a demandé de nous faire parvenir leurs doléances par écrit de manière officielle, comme nous le faisons à chaque fois qu’il y a n’importe quel sit-in», déclare notre interlocuteur.

«Insupportable»

Le Comité Free Ali quant à lui, ne s’en tient pas là. Il a lancé ce mercredi 28 octobre une grève de la faim tournante en Belgique en solidarité avec le Belgo-marocain. Les membres grèveront à tour de rôle. Pour Farida, qui a débuté sa grève ce matin, le silence des autorités face à l’état de santé de son frère devient «insupportable».

Selon le communiqué du comité, la grève ne prendra fin que lorsque la Belgique se manifestera «pour sauver son ressortissant» et «lui fournir une assistance consulaire en application d’une décision de justice» et lorsque le Maroc mettra tout en œuvre «pour préserver l’intégrité physique [d’Ali Aarrass] en lui apportant dans la plus grande urgence les soins médicaux que nécessite son état de santé actuel».