La population tangéroise est de nouveau descendue dans la rue pour protester contre la société AMENDIS, le gestionnaire délégué de distribution d’eau et d’électricité dans la ville du Détroit. Cette fois la colère des habitants contre les factures qu’ils estiment trop salée a pris une tout autre forme. Samedi soir, des centaines de manifestants ont convergé vers la Place des Nations, puis bougies à la main ils ont appelé à éteindre les lumières pendant une heure.
«Des jeunes ont fait le tour des cafés situés au boulevard Mohammed V en vue de convaincre les propriétaires et les usagers de se joindre au mouvement. Ils ont finalement accepté la proposition mais ils ont exigé de laisser les postes de télévisions allumés. En cause, la diffusion d’un match de Barcelone», nous confie une source sur place.
Les forces de l’ordre empêchent une marche
«La mobilisation de samedi soir a réussi à recueillir l’adhésion d’habitants de quartiers populaires de Tanger, Béni Makada, Charf ou Drissia. Les manifestants voulaient organiser une marche vers le boulevard Mohammed V. Mais leur action a été stoppée à Riad Tétouan (environ à deux ou trois km de l’objectif final) par les forces de l’ordre», indique la même source. Le mouvement de protestation a été terni par quelques actes de vandalismes, œuvre de jeunes, ayant visé des cafés et bars situés sur le long de la côte. Un véhicule d’AMENDIS a également été la cible de jets de pierre qui ont blessé un agent de la société délégataire.
D’autres actions sont prévues cette semaine pour tenter de pousser AMENDIS à réviser le montant de ses factures. «Jeudi 22 octobre, nous allons lancer un mouvement de grève de paiement des factures au gestionnaire. Deux jours plus tard, les tangérois auront rendez-vous avec une nouvelle manifestation avec des bougies et nous souhaitons voir les lumières s’éteindre pendant deux heures», nous explique notre source.
Le nouveau maire de Tanger issu du PJD, Bachir Abdellaoui, a essayé de jouer les médiateurs entre AMENDIS et la population mais sans réel succès. Il faut dire que sur cette question sa marge de manœuvre est très réduite. Le dossier dépasse en effet de loin ses prérogatives.
Il est à noter que le mouvement de colère des tangérois contre AMENDIS n’est téléguidée par aucune formation politique ou syndicale. Les propositions de manifester en éteignant les lumières ont d’ailleurs fleuri sur les réseaux sociaux avant de voir concrétiser sur le terrain.