France : Un ancien cheminot marocain de la SNCF disparu depuis juillet

«Ça fait trois mois que nous sommes sans aucune nouvelle de notre père», s’alarme Samira. La jeune femme a déjà lancé plusieurs annonces sur le net depuis le Maroc pour tenter de retrouver son père disparu en France en juillet dernier.

Retraité de la SNCF depuis 2006, Khalifa Kihel -75ans- vit entre le Maroc et la France. Après avoir passé plusieurs mois avec sa famille à Casablanca, il est reparti en mai dernier «pour aller toucher sa retraite et se faire soigner», raconte Samira, en nous confiant que son père est diabétique.

La famille a commencé à s’inquiéter à partir du moment où elle n’arrivait plus à le joindre au téléphone. «On l’appelait, mais il ne répondait pas. On a appelé ses amis du foyer qui eux aussi étaient sans nouvelles», affirme Samira. C’est ainsi que l’infirmière qui lui administrait les soins a constaté le 12 juillet en matinée qu’il était introuvable. Elle a alors tenté en vain de déclarer sa disparition. «Comme je n’étais ni membre de sa famille, ni directrice du foyer, ma déposition a été rejetée. C’est finalement le directeur régional des foyers Adoma qui l’a fait», indique à Yabiladi cette infirmière qui requiert l’anonymat.

Enquête en cours

Nous avons tenté en vain de joindre le foyer Adoma et au commissariat de police de Saint-Priest, pas moyen d’obtenir des informations à distance. Mais selon le consulat du Maroc à Lyon, l’enquête suit son cours. «Quand nous avons été alertés, nous avons commencé les recherches avec les moyens dont nous disposons», déclare à Yabiladi un responsable consulaire. «Ce matin, nous avons fait les démarches nécessaires auprès de toutes les autorités compétentes. Le procureur a déjà donné ses instructions», ajoute-t-il.

De son côté, la famille n’a pu obtenir qu’une seule information pour l’instant qui reste à confirmer. «L’hôpital Lyon Sud m’a dit qu’il y était pour une consultation en oncologie le 15 septembre», déclare Karim, le gendre du retraité marocain. D’après lui, son beau-père pourrait être «atteint d’Alzheimer». Le jeune homme rencontre aujourd’hui l’association El Ghorba qui œuvre en faveur des chibanis à Lyon.

Au Maroc Samira, sa mère et ses frères et sœurs vivent dans l’angoisse. «On espère que la police en France va retrouver notre père très bientôt. Le temps passe, ça nous inquiète», confie la jeune femme.