Abdellatif Hammouchi n’a pas été décoré de la Légion d’honneur à l’occasion du 14 juillet. En effet, son nom ne figure pas sur la liste des heureux élus. Des parties au Maroc ont vite réagi à cette absence pour en «expliquer» les raisons. Elles annoncent que la décoration du patron de la DGST, devenu également patron de DGSN, de la plus haute distinction en France serait programmée en «automne lors d’une visite du président Hollande au royaume», rapporte le quotidien Ahdath Al Maghribia citant «une source diplomatique de haut rang».
Paris n’a pas renoncé à décorer Hammouchi
La même source dément toute les «allégations» sur un possible revirement des autorités françaises sur ce sujet. «C’est une décision souveraine faite par le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve», affirme-t-elle. Pour mémoire, le responsable français avait déclaré le 14 février à Rabat, à l’occasion d’un point de presse, que son gouvernement comptait décerner à Hammouchi l’insigne d'officier de la Légion d'honneur.
L’annonce intervenait dans le sillage des retrouvailles entre Rabat et Paris après une année de crise. Elle était d’ailleurs hautement symbolique car tout était parti de la volonté d’un juge français de convoquer, le 20 février 2014, le chef de la DGST pour l’entendre suite aux dépôts de plaintes contre lui pour «torture» et «complicité de torture». La «source diplomatique» ajoute par ailleurs que «la date du 14 juillet n’a jamais été officiellement publiée par les deux parties», expliquant que «le timing de la décoration sera fixé d’un commun accord entre les deux Etats».
La composition de la liste
Ce «report» obéit également à des considérations internes liées à l'agenda de François Hollande. Alors qu’il venait juste de trouver un accord avec ses partenaires de l’UE sur le dossier de la dette grecque, la probable décoration de Hammouchi à ce moment aurait pu éclipser médiatiquement ce relatif succès sur la scène européenne. Les associations des droits de l’Homme n’auraient sans doute pas hésiter à l’attaquer sur cette décoration.
A cette donne s’ajoute la composition de la liste des décorés. Celle-ci comprend des personnalités issues du monde des droits de l’Homme et de la résistance, tels Me Blum, avocat au barreau de Paris, président d’honneur de la Fédération internationale des droits de l’homme, Jean Nallit déporté-résistant, Juste parmi les Nations, président d’associations d’anciens combattants ou encore Maurice Dutel, ancien résistant, ancien président d’associations d’anciens combattants.