A l’occasion de la Fête de l’indépendance de l’Algérie, Mohammed VI a adressé un message de félicitation à Bouteflika. Le souverain y réaffirme sa «ferme détermination pour continuer à œuvrer de concert avec le président Abdelaziz Bouteflika afin (…) de renforcer les ponts de communication et de rapprochement entre le Maroc et l’Algérie».
Dans son texte, le roi a plaidé, une nouvelle fois, pour «l’édification de l’Union maghrébine» qui demeure, a-t-il ajouté «un choix incontournable, et un cadre prometteur pour répondre aux aspirations des générations actuelles et à venir à la complémentarité, à l’intégration, à la paix et à la stabilité, ainsi que pour relever les différents défis que connaît la région».
Une forte présence du Maghreb dans les lettres du roi à Bouteflika
La thématique du Maghreb est une constante dans les messages du monarque adressés au locataire du palais d’Al Mouradia lors de fêtes nationales du voisin de l’Est. En voici trois exemples : juillet 2012, Mohammed VI affirme que « l'Union maghrébine sur des bases solides et saines empreintes de confiance, de dialogue et de bon voisinage, à même d'en faire une locomotive de développement global, de complémentarité et d'intégration entre les cinq pays de l'union».
Une année plus tard, le voilà qui souligne que l’UMA «reste un choix stratégique irréversible et un cadre prometteur pour relever les défis auxquels fait face la région». Dix mois plus tard, en avril 2014, à l’occasion de la réélection de Bouteflika pour un quatrième mandat, le roi appelle à « poursuivre l'édification de l'union maghrébine, sur des bases saines et solides, qui réponde aux aspirations des peuples des cinq Etats de l'Union en termes d'unité, de complémentarité, d'intégration et de développement commun».
Bouteflika insiste sur le passé
En revanche du côté du président algérien, ce souci est quasiment absent. Il est éclipsé par des formules de courtoisie d’usage en pareilles circonstances et un retour prononcé au passé pour se «remémorer les faits marquants de notre histoire commune et les grands sacrifices consentis par nos deux peuples, lors de la lutte pour la liberté et la dignité», avait-t-il indiqué dans son message à l’occasion du 58ème anniversaire de l’indépendance du Maroc.
Trois années auparavant, il écrivait que le 18 novembre 1956 constitue «une opportunité pour nous remémorer les faits marquants de l'histoire de nos deux peuples frères et les grands sacrifices consentis lors de la lutte commune pour la liberté et l'indépendance». Alors qu'en novembre 2010, il avait répété la même rengaine.
Même si les messages adressés ne sont souvent que des courtoisies diplomatiques, il est frappant de constater la différence de perspective temporelle (passé ou avenir) dans laquelle s'inscrivent les deux chefs d'Etats voisins.