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Grand Angle

Maroc: L’AMDH dénonce une « dangereuse régression » des droits humains

L’Association Marocaine des Droits de l’Homme vient de publier son rapport 2014 sur la situation des droits humains au Maroc. A l’instar d’Amnesty International, de la FIDH ou encore d’Human Rights Watch, l’AMDH parle d’une «dangereuse régression» en termes de libertés et des droits fondamentaux dans le royaume. Tour d’horizon.

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Si l’année 2014 a été marquée par de timides avancées en matière législative avec notamment l’approbation de la loi sur la justice militaire (les civils ne seront plus jugés dans ces tribunaux), elle n’a pas connu de réels changements en termes de droits humains estime l’Association Marocaine des Droits de l’Homme. C’est ce qui ressort de son rapport publié mardi 30 juin à Rabat. Selon l’AMDH, le Maroc connaît une «dangereuse régression» en termes de libertés et des droits fondamentaux dans le royaume.

Le document analyse de fond en comble la situation des droits humains au Maroc, cristallisant surtout l’attention sur la poursuite de la pratique de la torture, la peine de mort, les arrestations politiques ou encore la condition des femmes.

5 peines de mort, 251 détentions politiques

Concernant la peine capitale, le rapport note ainsi une «poursuite de la prononciation des peines de mort par les tribunaux marocains. C’est ainsi que 5 peines de mort ont été prononcées durant l’année 2014». En outre, l’AMDH a listé «plus de 251 cas» de détention politique, notamment celles du rappeur El 7aqed, des militants Wafae Charaf et Oussama Housne.   

Pour ce qui est de la situation des libertés publiques (droit d’association, droit de rassemblement, liberté de la presse) au Maroc, l’AMDH souligne qu’elle s’est caractérisée en 2014 par «des violations et une dangereuse régression». Elle affirme que plusieurs «procès parodiques» ont été intentés contre des journalistes, alors que «des lignes rouges ont été imposées aux libertés d’expression et de la presse» et «plusieurs journalistes et défenseurs des droits humains ont été condamnés».

Cette situation explique entre autres les mauvaises places qu’occupe le Maroc dans les classements de Reporters Sans Frontières (136ème) et Freedom House (147ème) sur la liberté de presse. En outre, quelques 85 interdictions d’activités ont été prononcées contre l’AMDH entre juillet 2014 et juin 2015.

14 décès en prison

S’agissant de la situation carcérale, le tableau est tout aussi noir selon l’association. Outre la torture, la violence et les mauvaises conditions de détention, le rapport indique que «plus d’une trentaine de cas de grève de la faim» ont été notées en 2014 dans des prisons marocaines. Pire, ces grèves ont causé 3 décès sur un total de 14 personnes mortes en prison en 2014.  

Femmes, retard législatif dans les projets de loi

Le rapport revient également sur la situation des femmes au Maroc. «Le projet de loi relatif à la création d’une instance de la parité et de lutte contre toutes les formes de discrimination dont la date butoir pour sa parution a été fixée pour fin 2013 n’a pas encore vu le jour», note le document. L’AMDH s’étonne aussi du recul du nombre de femmes au parlement, ce qui «constitue une preuve que la parité est loin d’être établie».

Sur la violence faite aux femmes, l’association rappelle que «le projet de loi relatif à la lutte contre la violence à l’égard des femmes qui devait paraître fin 2013 n’a pas vu le jour». Au sujet des petites bonnes, l’AMDH fustige le projet de loi autorisant le travail des enfants dès 16 ans au lieu de 18 ans. Différents constats qui font que le Maroc «continue à occuper un rang peu reluisant dans le domaine des disparités en matière de genre (129 sur 136 pays durant les trois dernières années)», analyse le rapport.

Par ailleurs, le bilan montre que les droits des personnes en situation d’handicap, surtout en matière de droits économiques et sociaux, sont encore hors d’atteinte. En guise d’exemple, la base de données les concernant n’a pas été mise à jour depuis 10 ans. Enfin, concernant la migration, l’AMDH rappelle que près de 18 000 migrants ont été régularisés en 2014 sur les 27 322 demandeurs, mais le constat de l’association est que la violence continue à s’exercer à large échelle à l’encontre des immigrés africains issus du sud du Sahara.

A contre courant !
Auteur : Slimanof
Date : le 30 juin 2015 à 18h31
Que cherchent au juste cette ONG phagocytée par des cocos nostalgiques surtout en ce moment trouble où le printemps arabe part en cacahuète au profit des intégristes islamistes qui, si jamais ils arrivaient à s'implanter au Maroc ,se farciront en premier ces "militants progressistes" .

Et ce jour là ils comprendront que le Maroc ( qui fait des efforts ) est un moindre mal.....
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