Dans les camps de Tindouf, des opposants à la direction du Polisario proposent une nouvelle solution au conflit du Sahara occidental. Réunis, la semaine dernière dans la maison d’un cheikh sahraoui de la grande tribu des Rguibates, ils ont convenu de former prochainement une instance qui se veut représentative de toutes les sensibilités.
Celle-ci devrait initier ensuite une campagne de promotion de son plan, d’abord au niveau des camps et ensuite sur la scène internationale avec à la clé une série de rencontres avec des membres des Nations Unies.
Après quarante ans de mauvaise gestion du dossier, le groupe est persuadé qu’il est temps que Mohamed Abdelaziz et les siens s’éclipsent et cèdent le gouvernail à une nouvelle génération de politiques capable de mettre un terme au calvaire de la population. Les opposants ambitionnent, en effet, d’arracher de la communauté internationale le droit de parler au nom des sahraouis. Un droit monopolisé jusqu'à présent par le Polisario.
Adresser une lettre à Mohammed VI
Ces opposants comptent également demander au roi Mohammed VI de nommer un conseiller royal sahraoui. Ne laissant guère d’option au Palais, ils réclament la désignation d’Omar El Hadrami à ce poste. Et d’expliquer que sa présence dans l’entourage royal serait de nature à rassurer les habitants des camps que «le Maroc veut le Sahara avec les sahraouis et non le contraire».
Dans un plaidoyer pour une nomination de l’ancien membre fondateur du Polisario qui avait rallié le Maroc en 1989, le groupe est convaincu qu’elle serait hautement bénéfique pour Rabat : «Il est le plus proche de la population des camps», «le seul capable de secouer la situation intérieure», «il jouit de la confiance des habitants» et «il a joué les premiers rôles dans le retour de milliers de sahraouis au Maroc».
Dans un précédent article nous avions évoqué une enquête effectuée en 2012 par le DRS algérien sur la popularité des responsables sahraouis des camps. Les résultats avaient révélé que Ali El Admi, alias Omar El Hadrami, était arrivé premier alors qu’il avait rallié le royaume en 1989.