Le festival Mawazine commence par une nouvelle controverse. Le show de Jennifer Lopez, diffusé hier soir sur 2M, a fait sortir les islamistes de leurs gonds. Abdessamad El Idrissi, député du PJD, a tiré la première salve. «Non le haut patronage (du roi Mohammed VI, ndlr) ne peut en aucun cas être une raison d’empêcher de dire que Mawazine est un vice et une violation de la pudeur publique», a-t-il indiqué sur sa page Facebook.
Et d’ajouter que «Ne nous pouvons plus tolérer cette honte» qui «porte atteinte aux valeurs du peuple et de la nation». Pour le parlementaire islamiste, le cabinet dirigé par son supérieur hiérarchique n’est pas exempt de tout reproche. El Idrissi considère que l’organisation du festival musical est «parmi les échecs» du gouvernement. Le jeune député a invité ceux qui critiquent vivement 2M a changé de cible, les invitant à attaquer plutôt la partie organisatrice et ses sponsors». Cet appel est-il adressé à Mohamed El Fizazi ? En effet, le salafiste a préféré attribuer toute la responsabilité à direction de la chaîne d’Ain Sebaâ.
El Khalfi en sapeur-pompier
Ce ras-le-bol, qui plus est exprimé par une des figures montantes de la Lampe, a contraint le ministre de la Communication à briser son silence. Sur son compte Facebook, Mustapha El Khalfi estime que ce qui s’est passé hier soir à Rabat est «inacceptable» et constituerait même une «enfreinte à la loi de l’audiovisuel et des cahiers de charges».
Assumant parfaitement son rôle de sapeur-pompier du gouvernement, le ministre a promis «de saisir le HACA (Haute autorité de la communication audiovisuelle)» et «le comité éthique à 2M, habilité à examiner les dossiers se rapportant à la diffusion». Une réaction très mesurée qui n’a rien à voir avec ses vives récriminations, exprimées au parlement, contre l’édition 2014 du festival Caftan, ou les télénovelas mexicaines doublées en dialecte marocain.
Sa sortie saura-t-elle mettre un terme au déluge de commentaires hostiles suite au spectacle donné hier soir par la chanteuse américaine Jennifer Lopez ? Après l'épisode de l'interdiction du film Much Loved assumée par El Khalfi, l'opinion publique réclame la même intransigeance vis à vis de tout ce qui pourrait être considéré comme une atteinte aux moeurs.