Mardi prochain, le Conseil de sécurité adoptera une nouvelle résolution sur le Sahara occidental. Le texte, rédigé une fois de plus par les Etats-Unis, ne prévoit aucun élargissement du mandat de la Minurso à la surveillance des droits de l’Homme dans la province, indique aujourd’hui un média anglophone citant une dépêche de l’AFP. La mouture appelle les Quinze à prolonger la mission des casques bleus d’une année supplémentaire, jusqu’au 30 avril 2016.
Le Conseil recommande aux parties de «s'engager dans une phase de négociations plus intensive et plus substantielle» sous l’égide de l’envoyé personnel du secrétaire général des Nations Unies. Christopher Ross avait effectué une tournée en février dans la région, suivie en mars de deux visites à Tindouf et à Alger. Ce soutien au médiateur américain s’inscrit en faux contre les positions toutes critiques vis-à-vis du travail du médiateur américain, responsable selon les polisariens et les Algériens de la «trahison» de l’ONU.
Améliorer les libertés au Sahara et dans les camps
Le projet de résolution insiste sur «l'importance d'améliorer la situation des droits de l'Homme au Sahara occidental et dans les camps de Tindouf et encourage les parties à travailler avec la communauté internationale pour développer et appliquer des mesures indépendantes et crédibles» à cet effet. Au passage, le texte «salue les récentes initiatives prises par le Maroc». C’est désormais une tradition. Le Maroc tire ainsi les dividendes de la mise en place de deux sections du CNDH, une à Laâyoune et une autre à Dakhla.
Sur cette question, le Polisario et l’Algérie adoptent une position particulière. Les deux s’opposent à ce que les agents du HCR et du Haut-commissariat des Nations Unies aux droits de l’Homme soient les responsables de la surveillance des droits de l’Homme dans le territoire sous le contrôle du royaume. Les médias des deux parties ont déjà exprimé leurs réserves, émettant le souhait qu'une telle mission soit confiée à la Minurso mais seulement au Sahara occidental.
Les alliés du Polisario au sein du Conseil de sécurité ont six jours pour tenter d'infléchir la balance en faveur des thèses de Mohamed Abdelaziz et les siens. Sauf que le rapport de Ban Ki-moon a réduit sensiblement la marge de manœuvre de l'Angola, le Nigéria, le Venezuela et dans une moindre mesure la Grande-Bretagne.