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Grand Angle

France: Les anciens combattants marocains toujours dans une situation déplorable

Malgré le succès retentissant du film Indigènes, la situation de «nos aînés» n’évoluent guère, elle empire même. A Bordeaux, à Dreux,…ils meurent dans la plus grande indifférence. A l’aube du troisième millénaire, doit-on accepter…l’inacceptable ?
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A Dreux, comme ailleurs dans l’Hexagone, la situation des Anciens combattants n’a guère évolué, et ce malgré les promesses faites par Jacques Chirac, alors Président de la République et par le gouvernement Fillon 2. Pis, nous assistons à de véritables «catastrophes humaines». «A Dreux, nous comptons une centaine de personnes d’origines marocaines, âgées en moyenne de 80 ans, sans aide ni ressources raisonnable pour mener une vie décente. A ce jour, nous déplorons une dizaine de décès notamment une personne qui a été retrouvée carbonisée dans sa chambre faute de mobilité et autonomie. Actuellement, ils sont environ 70 à survivre dans l’indifférence la plus totale», déclare Ahmed Qerrouani, adjoint au maire de la ville de Dreux.

Selon l’élu local, le drame, c’est que dans des cas de décès, les frais de rapatriement (environ 3000 euros) ne sont pas pris en charge par les banques marocaines qui pourtant, dans un passé proche, acceptaient de leur ouvrir des comptes et aujourd’hui leurs refusent la prise en charge assurance au motif qu’ils sont classés «clients à risque». Ainsi, ils ne peuvent compter que sur la bonne générosité des fidèles des mosquées et de certains commerçants. Pour illustrer cette situation, Driss, âgé de 84 ans, hospitalisé depuis plus d'un an dans la plus grande indifférence ne peut compter que sur un corps médical à la limite de la révolte, pour jouir d’un soutien médical et d’un encadrement…humain. Par ailleurs, ces derniers, outrés par cette situation scandaleuse, sont prêts à apporter un appui à toutes actions médiatiques sur le sort de ces hommes ayant combattu pour la France.

«Malgré la sortie du film Indigènes et son record au niveau des recettes, les engagements, à savoir la revalorisation des pensions, la diminution de séjour en France, qui devait passé de 10 mois à 2/3 mois,… rien de tout cela n’a vu le jour. En clair, rien n’avance ni ne progresse, si ce n’est la mort lente des uns et des autres. Pour preuve, à Bordeaux, ces jours derniers, plusieurs décès d'anciens combattants dont le rapatriement des corps a été assuré par la Fondation Hassan II, sont survenus. «Il serait peut être opportun de relancer une campagne de sensibilisation sur cette situation indigne d'un Etat de droit, comme la France, et il serait également utile d'interpeler le nouveau gouvernement sur leur situation qui se détériore de jour en jour» ajoute, sur le ton de la colère, Ahmed Qerrouani.

Il est vrai que devant une telle injustice, l'être humain ne peut qu'être révolté, et ce au delà de toutes considérations. On commémore des anniversaires, des drames, des injustices, en omettant de réagir à des situations aussi injustes que dramatiques, qui se passent près de chez nous, aujourd’hui. «Comment serons nous alors traités, nous, lorsque nous voyons le traitement empreint de mépris et exclusivement réservé à ceux qui se sont battus pour notre liberté. Il est urgent d'agir, aussi bien du côté Français, qui attend que la mort scelle définitivement leur destin, et du côté de l’Etat Marocain qui attend je ne sais quoi !» conclut Ahmed Qerrouani.

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